PARLONS KATA, suite

Il faut chercher, réfléchir, tester. Une simple traduction mot à mot ou par groupe de mots est incorrecte. On doit tenir compte de l'ensemble du texte (Kata), car un geste (mot) identique peut être une toute autre technique (avoir un tout autre sens) en fonction de l'enchaînement considéré (du contexte). Il est également indispensable d'étudier les autres textes du style concerné car les clés nécessaires pour comprendre un Kata peuvent se trouver dans l'un de ceux-ci. Par exemple, des recoupements sont possibles au travers des 15 Katas considérés par Maître Funakohi comme nécessaires et suffisants pour maîtriser le Karaté. Dans certains cas, la solution sera plus évidente dans une forme similaire appartenant à un autre style. Ainsi, une bonne connaissance du vocabulaire (des techniques) est insuffisante pour traduire un Kata (en faire le bunkai). La traduction d'un texte nécessite de connaître grammaire, conjugaison et orthographe. De même, stratégie, tactique, anatomie et même une certaine logique sont indispensables pour obtenir un Bunkai correct.
Pour parfaire ce « premier jet », il faut approfondir le « texte » obtenu en le « relisant » (exécutant) de nombreuse fois à partir de cette première traduction. On y corrige alors aussi bien le fond (interprétation de la technique) que la forme (manière de lire) c'est-à-dire la manière de lier ou d'exécuter la technique. On tient compte de la respiration (rythme), de la manière de lier les mots (gestes) entre eux (trajectoires) et surtout de l'art du ventre qui conditionne l'ensemble.
Plus la « traduction » s'affine, plus il est évident que pour « s'exprimer » correctement dans cette étrange « langue » il est indispensable de maîtriser l'art du ventre qui est la base de la « prononciation ». L'art martial se révèle lorsque le Hara dessine dans l'espace les trajectoires voulues pour créer des gestes efficaces.
Une fois acquise la connaissance de ce « langage », au travers de nombreuses traductions intégrales (bunkai intégraux), on peut être tenté de se lancer dans « l'écriture » de son propre texte (Kata). Pourquoi pas ? Mais, encore faut-il avoir quelque chose à transmettre. En fait, c'est le seul intérêt d'un Kata et sa raison d'être.
Il découle de ce qui précède que ce sont les principes (techniques, tactiques ou stratégiques), transmis par l'intermédiaire d'un Kata, ainsi que l'habitude d'analyser une situation de combat, qui seront utiles au cours d'un combat. Considéré comme un enchaînement (ou catalogue) de techniques, il devient inutile. (paru dans le KARATE BUSHIDO de juin 1999), RETOUR

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