Elle consiste à rester à distance neutre, c'est-à-dire hors de portée de l'adversaire. Dans ce cas, vous vous défendez si nécessaire mais vous n'attaquez pas. Vous utilisez la distance comme moyen de défense. La défense passive permet de récupérer si l'on a été éprouvé, elle sert à fatiguer et à énerver l'adversaire. Attention : soyez toujours sûr de pouvoir reculer (place libre derrière vous).

Elle consiste à attaquer, à être offensif mais en ayant un système de défense parfaitement au point (voir gardes, courbes, trajectoires et Mawashi-Kamae). C'est-à-dire que l'on doit pouvoir se défendre pendant que l'on attaque.

1. BLOCAGES

Bons à distance moyenne, les blocages sont lents à distance courte.

- N'utilisez jamais une ligne brisée pour les armer ou pour enchaîner une technique. Vous devez toujours rechercher la courbe la plus courte. Le mouvement doit être fluide, sans début ni fin.

- Bloquez dans l'axe de votre corps sans reculer les hanches ou la tête.

• A l'impact :
• le poignet fait une rotation sèche
• l'autre bras fait Hikite (voir utilisation de la force de réaction) ou se place pour la technique suivante ;
• les hanches sont basses et les genoux semi-fléchis et flexibles.
• Le plus important, dans les blocages, c'est d'être relaxé et naturel. Les mouvements du membre seul doivent être évités par tous les moyens. L'impulsion part du ventre ce qui permet au membre de rester relaxé pendant la trajectoire. Vous devez concentrer votre puissance au point où vous bloquez et votre poids dans le hara. Le blocage n'est efficace que lorsque vous n'avez pas la sensation de résistance ou de puissance. Surtout, n'arrêtez jamais votre respiration. Vous devez pouvoir bloquer dans toutes les directions et passer de l'attaque à la défense dans n'importe quelle position.
• Pour bloquer, il est d'abord nécessaire de découvrir la technique qu'utilisera l'adversaire en étudiant les mouvements de ses hanches, bras et jambes. Il faut chercher à saisir ses pensées et observer son style, son rythme, son timing, sa portée et sa respiration.
• Le blocage doit finir avant la fin de l'attaque adverse mais il ne doit pas débuter trop tôt (feintes). Il doit être immédiatement suivi ou être accompagné d'une contre-attaque. Il faut en profiter pour prendre l'initiative ou pour déséquilibrer Tori :
• en éloignant son membre de la cible
• en crochetant sa jambe
• en tirant son bras vers le bas et en tournant.

Tactiquement vous pouvez :

• Bloquer aussi loin que Tori débute son coup en le frappant au corps ou au membre attaquant (coup d'arrêt).
• Exécuter un blocage fort contenant une attaque (il blesse).
• Utiliser un blocage comme arm-lock (ou deux blocages simultanés).
• L'utiliser comme dégagement sur une saisie de poignet.
• Exécuter un blocage léger déviant l'attaque.
• Exécuter un Kake-Uke (c'est-à-dire un blocage s'achevant en saisie) qui crée un trou en déséquilibrant Tori.
• Exécuter un blocage et une contre-attaque simultanée.
• Exécuter un blocage et une contre-attaque enchaînée (une seule respiration, un seul mouvement).
• Bloquer et reculer en attendant une occasion.
• Bloquer en reculant sur une attaque forte.
• Bloquer en esquivant.
• Esquiver en bloquant...

Il s'agit de deux parades (ou blocages) ou plus, exécutées l'une après l'autre en une rapide succession. Ne parez jamais plus de deux ou trois fois sans contre-attaquer ou vous déplacer (de préférence en décrivant un cercle vers l'extérieur). En effet, chaque parade ajoutée augmente les risques de voir votre adversaire ouvrir votre défense. Suivant le système défensif adopté, la trajectoire permettant de passer d'une parade à une autre change. Remarque : cherchez toujours la trajectoire la plus économique et la plus rapide.

Pour vous défendre d'un côté à l'autre, au même niveau, les mouvements latéraux sont les plus efficaces.

Exemples de la main avant  :

Jodan

• intérieur Soto-Uke ou Te-nagashi-Uke
• extérieur Tettsui-Uke
• intérieur Soto-Uke ou Te-Nagashi-Uke

Chudan

• intérieur Soto-Uke ou Te-Uke
• extérieur Tettsui-Uke ou Ude-Uke
• intérieur Uchikomi ou Te-Uke

Gedan

• extérieur Gedan-Barai ou Sukui-Uke (IE)
• intérieur Gedan-Kake-Uke ou Sukui-Uke (EI)
• extérieur Gedan-Kake-Uke (IE).

Pour vous défendre obliquement du niveau haut d'un côté, au niveau bas de l'autre, et réciproquement, vous userez des mouvements en diagonale. Ils décrivent une trajectoire semi-circulaire qui passe devant le corps.

Exemples :

Jodan Te-Nagashi-Uke ou Uchikomi

Gedan Gedan-Barai.

Chudan Te-Osae-Uke

Jodan = Ude-Uke.

• Mouvements verticaux pour se défendre de la ligne basse à la ligne haute à l'intérieur de la même ligne verticale. Ils se déplacent en ligne droite de bas en haut et de haut en bas.
• Exemples :

• Variez vos techniques défensives.
• Vous pouvez feinter avec vos parades ou blocages en les exécutant volontairement trop tôt de manière à inciter Tori à changer de ligne d'attaque. Il suffit alors de l'attendre dans cette nouvelle ligne avec l'autre main en contre-attaquant simultanément.
• Quand de nombreuses parades se suivent, chaque parade doit être exécutée complètement et votre main doit être en bonne position avant d'engager la suivante.
• Quand il s'agit d'une attaque composée, la première parade s'exécute avec le déplacement du pied arrière, la seconde comme vous glissez en arrière.
• Quand on fait une parade en opposition, la main ne doit pas décrire une courbe trop importante. Elle doit simplement fermer la ligne ou dévier la main de l'adversaire.
• Contre un adversaire pénétrant ou ayant un poids ou une allonge supérieure, vous pouvez faire un pas en arrière en parant. Le mouvement de votre bras doit être coordonné avec le pas et ce pas doit être ajusté à la longueur de l'attaque pour assurer l'occasion pour contre-attaquer.
• Si les mouvements d'attaque de Tori sont larges et mal dirigés, utilisez des parades simples et des coups d'arrêt sans vous éloigner inutilement de la position de garde.
• Apprenez à ne parer que les attaques réelles, attention aux feintes.
• Si Tori force sur votre bras, inutilement, avec le sien, cédez et parez dans l'autre sens avec l'autre main ou avec la même.

• Travaillez vos parades en relation avec le jeu de jambes, les esquives et les techniques d'attaque.
• Travaillez les contres et les coups d'arrêt en vous assurant que vous conservez une garde correcte.
• Un partenaire attaque avec différentes techniques.
• Suivre ses mouvements en s'arrêtant quand il s'arrête et en ne parant que les attaques réelles.
• Idem en ne suivant pas ses mouvements.

Il s'agit de techniques permettant de crocheter un membre de l'adversaire pour créer une ouverture (en écartant, croisant, abaissant ou élevant), immobiliser ou déséquilibrer (tirer - Hikite) dans le but d'enchaîner avec les Ate, Katame ou Nage-Waza. Quelle que soit la technique utilisée, elle part toujours de la courbe Mawashi.

1. En défense

Les parades ou les blocages, exécutés avec la main ouverte (en crochet, en Shuto, pouce écarté... ), peuvent être utilisés pour saisir le membre attaquant (mais il ne faut pas parer ou bloquer trop violemment).

Exemples :

• Les Gedan-Kake-Uke ou les Sukui-Uke permettent de saisir la jambe de Tori.
• Haito-Uke, Kake-Shuto-Uke, Soto-Shuto-Uke, Kakuto-Uke... permettent une saisie rapide du poignet de Tori.

1. En attaque

On attaque la garde adverse pour dégager une ligne d'attaque ou pour le faire réagir.

• Main arrivant devant le bas-ventre.

• Main arrivant devant le visage.

• Main arrivant devant le bas-ventre.

• Main arrivant devant le visage.

Remarques :

• L'attaque finale débute pendant l'exécution de la technique.
• On utilise la main avancée ou arrière suivant si l'on est en vraie ou fausse garde, en fonction de l'attaque décidée.
• Les Kake-Uke s'insèrent généralement entre les techniques. Technique Kake-Uke Hikite + technique.

Exemples :

Gedan-Barai G Chudan-Kake-Uke G Hikite G + Oie-Zuki D.

Zuki D Chudan-Kake-Uke D Hikite D + Zuki G.

Voir coup de pied en plongeant au sol et les déplacements au sol.

Toutes techniques au niveau Chudan ou Jodan, Mae-Geri-Keage, Mikazuki-Uke ou Gyaku-Mikazuki-Uke ainsi que Mawashi-Geri.

Il est plus efficace de parer un coup de pied avec un coup de pied chaque fois qu'on le peut car le bras ne peut pas défendre plus bas que le genou (sauf si l'on met simultanément un genou à terre). Les parades de jambes sont donc indispensables au niveau Gedan, possibles au niveau Chudan, dangereuses au niveau Jodan.

• Il faut arrêter la jambe de l'adversaire avant qu'elle n'atteigne sa pleine extension (comme pour les parades avec les mains).
• Efficace contre Yoko-Geri, Mae-Geri, Mawashi-Geri, Ura-Mawashi-Geri et Ushiro-Geri.
• Elles doivent partir directement du sol, sans être armées au préalable, en décrivant une courbe.
• Elles sont exécutées avec la jambe avant au niveau Gedan.

• Extérieur : Mae-Ashi-Ura-Mawashi-Geri, Gyaku-Mikazuki-Geri ou Sune-Uke contre Yoko-Geri.
• Intérieur : Mae-Ashi-Mawashi-Geri, Mikazuki-Geri ou Ashibo-Kake-Uke contre Mae-Geri.
• Vers le haut : Mae-Ashi-Age-Hiza-Uke ou Nami-Ashi contre Yoko-Geri-Kekomi ou Mae-Geri.

• Attaque Mae-Geri-Kekomi Gedan.
  Parade : Sune-Uke sur l'intérieur de la jambe.
  Contre-attaque de la même jambe : Mae-Geri aux parties. Yoko-Geri-Chudan. Yoko-Geri-Fumikomi (genou) Mawashi-Geri-Jodan.
• Attaque : Mae-Geri-Gedan.
  Parade : Age-Hiza-Uke.
  Contre-attaque de la même jambe : Mae-Geri-Kekomi-Gedan. Mawashi-Geri-Jodan. Yoko-Geri-Fumikomi sur son genou.
• Attaque : Mae-Geri-Chudan.
  Défense : Mikazuki-Uke sur l'intérieur.
  Contre-attaque de la même jambe : Mae-Geri-Keage aux parties ou Jodan. Mae-Geri-Kekomi-Chudan. Mawashi-Geri-Jodan. Yoko-Geri-Chudan ou Jodan.
• Attaque : Oie-Zuki-Chudan.
  Défense : Mikazuki-Uke sur l'extérieur de son bras.
  Contre-attaque de la même jambe : Mawashi-Geri-Jodan. Yoko-Geri-Chudan. Ushiro-Geri-Chudan.
• Attaque : Mae-Geri-Kekomi-Gedan.
  Défense : Haisoku-Mawashi-Uke (Mawashi-Geri sur l'extérieur de sa jambe).
  Contre : Yoko-Geri-Kekomi. Mawashi-Geri-Chudan ou Jodan.
• Attaque : Kakato-Geri droit.
  Défense : allongé au sol, Mikazuki-Uke de la jambe gauche.
  Contre : puis attaque du genou adverse en bloquant son talon avec le cou-de-pied droit ou Yoko-Geri-Kekomi droit.
• Attaque : Mawashi-Geri-Gedan droit.
  Défense : Sune-Uke.
  Contre : Yoko-Geri-Furnikorni.
• Attaque : Mawashi-Geri-Gedan gauche.
  Défense : Mae-Ashi-Sune-Uke.
  Contre : poser avec Mawashi-Geri.

Il arrive souvent que les jambes soient les cibles les plus accessibles pour votre adversaire qui pourra chercher à vous faire tomber ou à vous blesser. Les exercices suivants préparent à faire face à ce type d'attaque.

A. DÉFENSE CONTRE UNE ATTAQUE VISANT LE GENOU OU LE TIBIA DE LA JAMBE AVANT

1. Élévation de la jambe avant

Puis contre-attaquer avec :

• Mae-Ashi-Mae-Geri Mai-Te.
• Yoko-Geri-Kekomi Tettsui-Uchi (IE).
• Yoko-Geri-Fumikomi Gyaku-Zuki, etc.

1. Nami-Ashi de la jambe avant avec rotation de la hanche vers l'arrière (SIA) en armant simultanément le bras droit à la joue gauche. Contre-attaquer avec Fumikomi-Geri + Tettsui-Uchi (IE).
2. Mae-Ashi-Mawashi-Geri. Esquiver l'attaque en armant la technique, tibia horizontal et poursuivre en contre-attaquant.
3. Nami-Ashi de la jambe avant avec rotation de la hanche vers l'avant (SA). Contre-attaquer avec Mai-Te, Haito-Uchi (EI), Mae-Ashi-Mawashi-Geri, Yoko-Geri...

4. Esquive accompagnante SA (contre attaque directe ou intérieure.). Consiste à éloigner la jambe de l'attaque, sans qu'elle quitte le sol, en pivotant sur l'autre jambe. On peut contre-attaquer avec la jambe arrière en Mawashi-Geri, Yoko-Geri, etc... On peut regrouper et contre-attaquer avec Ushiro-Geri ou Mae-Ashi-Ushiro, Mawashi ou Yoko-Geri.

5. Esquive accompagnante SIA (contre attaque directe ou extérieure.) Poursuivre le pivot pour regrouper et contre-attaquer avec Ushiro-Geri du pied arrière ou avant ou Ushiro-Mawashi-Geri.

 

 


6. Esquive accompagnante contre attaque directe. En passant en Nekoashi-Dachi ou en joignant les pieds suivant les besoins. Il faut repartir immédiatement en avant avec Mai-Te, Mae-Geri ou Yoko-Geri-Kekomi par exemple.

Note : Ne nécessite pas de pivot pendant que l'on regroupe.

7. Saut. On lance très haut la jambe avec l'intention de sauter et l'on frappe avec Mae-Tobi-Geri de la jambe arrière. Cette technique est indispensable si vos deux pieds risquent d'être fauchés (proches l'un de l'autre).

B. DÉFENSE CONTRE ATTAQUE VISANT LE GENOU OU LA CUISSE DE LA JAMBE AVANT

1. Sune-Uke puis Yoko-Geri ou Mai-Te par exemple.
2. Gedan-Barai ou Yoko-Juji-Uke en posant un genou au sol.
3. Sune-Uke de la jambe arrière puis reposer avec Gyaku-Zuki du bras droit.
4. Gyaku-Gedan-Barai ou Yoko-Juji-Uke en posant le genou arrière au sol.

C. DÉFENSE CONTRE ATTAQUE VISANT LE TIBIA OU LE GENOU DE LA JAMBE ARRIÈRE

1. Esquive accompagnante par pivot SIA sur la jambe avant.
   Contre-attaquer avec Mae-Geri ou regrouper contre la jambe avant et enchaîner avec Mae-Ashi-Mae-Geri, Mae-Ashi-Mawashi-Geri, Mae-Ashi-Yoko-Geri ou Oie-Zuki...

2. Nami-Ashi en tournant les hanches SIA. Contre-attaquer avec Zuki gauche.

 

 

3. Esquive accompagnante par pivot SA sur la jambe avant.

• Regrouper et contre-attaquer avec Mae-Geri, Mawashi ou Yoko-Geri.
• On débute en levant le tibia comme pour Mawashi-Hiza-Geri puis l'on achève le pivot avec Mawashi-Geri ou un Zuki.

1. Gyaku-Gedan-Barai ou Yoko-Juji-Uke en posant le genou arrière au sol.
2. Sune-Uke de la jambe arrière.
3. Saut en lançant d'abord le genou arrière puis Yoko-Tobi-Geri de la jambe arrière ou saut vers l'avant en effectuant un pivot en l'air.

4. Esquive accompagnante par pivot SIA sur la jambe avant.
5. Esquive accompagnante par pivot SA sur la jambe avant. Peut s'achever avec Mawashi-Geri par exemple.

 

6. Saut en lançant d'abord le genou arrière puis : Yoko-Tobi-Geri de la jambe avant ou Uraken-Uchi (IE) droit.

Note : voir également " Défense contre attaque de la jambe d'appui (dans les gammes qui accompagnent les coups de pied).