LE KARATE AU QUOTIDIEN
dojo no mi no karate
to omou na
(Le karate ne se pratique pas qu’à l’intérieur du dojo.)
L'OUIE |
L'ESPRIT |
"Dans un interview, Sunadomari Kanshu senseï évoque la vitesse de déplacement d'O sensei, qui, dit-il, ne marchait pas en avançant les jambes comme tout un chacun mais en déplaçant les hanches."
La marche est
avec l'art du ventre un des éléments fondamentaux du karaté. En effet,
de sa correction dépend la correction des postures et des déplacements
ainsi que la stabilité. En outre, elle est un outil de progression
privilégié, car elle permet un entraînement régulier et prolongé à
certains éléments essentiels du karaté.
En marchant, on peut pratiquer :
Le dernier
point est essentiel pour maîtriser le karaté.
En fait, il est évident que si la pratique de l'art du ventre se trouve
limitée au travail en salle, il sera difficile d'en acquérir les
automatismes nécessaires à une réelle maîtrise (réagir avec le ventre).
C'est pour cette raison qu'il faut, comme les maîtres, se servir du
quotidien pour s'entraîner.
On peut aisément apprendre à marcher à partir du ventre, il suffit pour cela, après avoir pris conscience du placement du bassin, de se concentrer sur la hanche qui sera le moteur de l'action.
Je vous
conseille donc de pratiquer tout d'abord la marche "normale" en
contrôlant sa correction.
En particulier l'attaque correcte du talon, la stabilité (placement du
bassin) et la trajectoire en ligne droite.
Attention : il n'est pas rare de voir quelqu'un utiliser le
déséquilibre avant pour faciliter sa marche et s'économiser. Pour un
karateka cela correspond à un grave défaut qu'il paiera cher en combat
et qui bloquera sa progression. Souvent ces personnes posent en premier
la pointe du pied au lieu du talon. Faites attention et corrigez-vous
si nécessaire car ce défaut est à l'origine de beaucoup de chutes
survenant à un certain age (col du fémur…).
Faites de même en contrôlant la respiration diaphragmatique et le
placement du bassin.
Reprenez en recherchant le relâchement du corps.
Passez enfin à
l'étude de la marche "à partir du ventre" en vous concentrant sur
le travail du bassin (sur la hanche correspondant au pied que l'on
désire projeter en avant).
Sur terrain plat puis en montée et enfin dans des escaliers (attention
toujours au placement du bassin).
note : lors de cette marche, au quotidien, le bassin n'entraîne
pas les épaules. En salle, ou si l'on se sert de cette marche (pour
tendre le bras par exemple), il faudra assurer cette connexion pour
qu'épaules et bassin travaillent ensemble.
Remarque : cette non connexion a pour avantage de provoquer un
mouvement de torsion de la taille (à ne pas exagérer) permettant un
excellent travail des obliques en plus de celui des abdominaux. Ce
travail constant des muscles de la taille est le meilleur exercice pour
conserver une taille fine et correctement musclée et pour obtenir une
bonne endurance des muscles concernés.
Ensuite,
profitez des moments où vous êtes seul, pour coordonner marche, hara et
garde dynamique, de la plus simple, le cercle, à la plus riche,
mawashi-kamae. Lorsque tout coulera naturellement vous approcherez de
la maîtrise de l'art du ventre alors au travail.
Important : si vous avez des problèmes de sciatique, le fait de
modifier votre marche peut être la solution à votre problème. Débutez
progressivement et en douceur. Il faut que vos muscles s'échauffent
progressivement et que vous acquériez la bonne technique avant de
vouloir battre des records. Mais les résultats sont rapides, alors
patience.
Attention : Il ne faut jamais contracter volontairement
les abdominaux. C'est leur utilisation (leurs actions) qui permet à la
fois de produire la marche, les gestes et de muscler le ventre, pas
leur contraction volontaire. Sans compter qu'il ne serait pas bon de
maintenir cette contraction pendant une journée entière pour produire
déplacements et gestes.
Nous pouvons considérer la stabilité comme la capacité de conserver un
équilibre juste en résistant à des contraintes normales.
Hors, ces "contraintes normales" se retrouvent dans les transports en
commun, alors pourquoi ne pas profiter de nos déplacements pour
travailler notre stabilité ?
Bien entendu, il ne s'agit pas de prendre des postures ridiculement
basses. Il s’agit simplement de sentir certains principes permettant de
progresser.
Habituez-vous à vous adapter à ces contraintes. C’est-à-dire à changer
de postures en fonction de celles-ci de manière à toujours adopter la
posture la plus favorable pour y résister.
L'équilibre
dépend
principalement de l'alignement vertical des centres de gravité des
trois parties supérieures du corps.
Tête
Thorax
Abdomen
Pour cela,
placez correctement le haut de votre dos et votre tête en vous
concentrant sur le sommet de votre tête. Vous pouvez, imaginer qu'il
pousse vers le ciel en vous assurant que vous ne vous contractez pas
(en particulier au niveau de la nuque).
A l'autre extrémité, il faut "placer le bassin" de manière à
amener son centre de gravité (tandem) sous celui du thorax (en tout cas
au plus près) et pousser vers le bas avec le diaphragme.
Testez donc le placement de votre bassin. En effet, le simple fait de
corriger
votre posture en plaçant le bassin en améliore la stabilité et
l’équilibre. Vous pourrez en sentir aisément les effets face à
l'application de ces contraintes.
Sentez les effets de la respiration diaphragmatique en pressant vers le
sol avec votre respiration au moment où la contrainte s'exerce.
Si ces centres de gravité alignés verticalement se projettent à l'intérieur du triangle de sustentation, on a tout bon.
Concentrez-vous sur votre ventre et servez-vous en pour résister en repoussant en direction de la contrainte.
Pour
vous
entraîner à sentir la poussée avec le ventre, mettez-vous en Yoï devant
un mur,
placez le dos de vos poignets en contact avec celui-ci à la hauteur de
vos
hanches. Repoussez alors le mur uniquement avec votre ventre (vos bras
se
contentent de transmettre la force). Il faut simplement se concentrer
sur le
déplacement horizontal de celui-ci et la respiration.
Observez (sentez) le travail de vos pieds, de vos chevilles, jambes et
Kua
(replis inguinaux) au moment où la contrainte s'applique. Ne vous
penchez pas
(chute si les bras cèdes), ne cherchez pas à pousser avec vos jambes
(une
partie de la force serait dirigée vers le haut, donc perdue).
Au cours des heures que
l'on passe en dehors
de la salle, de nombreuses occasions de progresser s'offrent à nous.
On peut utiliser le ventre pour :
Tout en marchant vous devez être capable d’analyser ce qui vous entoure de manière à anticiper les situations qui peuvent se présenter à vous. Néanmoins il ne s’agit pas d’entrer dans des délires de persécution, de s’imaginer devoir se tenir prêt à frapper tous ceux que vous allez croiser dans la rue.
Il
faut simplement devenir capable de réfléchir à plusieurs
niveaux. Vous devez pouvoir vous occuper de ce qui vous préoccupe tout
en
tenant compte de ce qui vous entoure. Vous le faite déjà pour vous
déplacer
tout en réfléchissant à d’autres sujets. Ajoutez-y l’analyse du terrain
et de
ce qui est susceptible de se produire. Plus vous pratiquerez ce genre
d’exercice
moins vous risquerez d’être surpris hors-garde.
Anticipez
les problèmes, demandez-vous comment aborder
un renfoncement sombre, comment devez-vous croiser une personne en
toute
sécurité, la dépasser…
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