LES ATTAQUES D'EQUILIBRE
5.9.1
LES ATTAQUES D'EQUILIBRE GENERALITES
Leur but est de
détruire l'équilibre
de l'adversaire sans altérer celui du combattant qui les applique. Il
faut donc commencer par acquérir l'équilibre parfait indispensable pour
produire la puissance nécessaire à toute technique car dans le cas
contraire une simple poussée pourrait le rompre.
5.9.1.1
Postures
Pour être capable de
contrôler
parfaitement son équilibre tout en détruisant celui de son adversaire
un combattant doit connaître à tout moment la position de chaque centre
de gravité.
a)
Principes
__ Le centre de gravité doit
être constamment conservé entre les pieds.
Pour
cela la tête et le torse doivent rester en ligne droite et les bras
près du corps quand ils ne frappent pas.
__ Le
dos droit, très légèrement arrondi (non cambré), permet de mieux
remplir le ventre d'air, réduisant la fatigue et augmentant la
puissance des coups grâce à une meilleure contraction de la sangle
abdominale.
__ La
stabilité augmentant dans le même sens que la distance du centre de
gravité par rapport aux bords de la base de sustentation, il faut être
centré tant que l'on n'a pu déterminer avec certitude la nature de
l'attaque que l'on va subir et son orientation.
Lorsque
l'on écarte les pieds, la stabilité augmente dans ce sens.
Remarque
En Kiba-Dachi, il faut
distribuer également le poids sur les talons et les orteils.
__ Plus
le centre de gravité est bas, plus la stabilité est grande, mais moins
on est mobile. C'est pourquoi, il faut chercher constamment un
compromis en fonction de l'évolution de la situation.
__ Plus on est lourd, plus on
est stable.
En résumé, la
stabilité dans une
direction donnée croît avec la distance de l'extrémité de la base (du
pied) au centre de gravité et décroît avec l'augmentation de la hauteur
de celui-ci.
b)
Applications
Un
combattant ne pouvant
conserver une posture forte que dans deux directions, il aura
obligatoirement six angles faibles. S'il écarte ses pieds (1) dans la
direction frontale, en Kiba-Dachi, en se préparant à subir une attaque
sous cet axe, il sera faible sous les angles 2 à 4 et 6 à 8 (fig.).
Il suffit donc d'attaquer suivant le côté le plus court de sa base
de sustentation, ici la longueur de ses pieds, pour le renverser
(angles 3 et 7).
L'angle le plus fort de la posture adverse est défini par une
ligne imaginaire tracée entre ses deux pieds, son centre de gravité se
trouve sur cette ligne,
Les deux
angles les plus vulnérables sont matérialisés par une perpendiculaire à
cette ligne en ce point.
Exemples Kiba-Dachi, Zen-Kutsu (2 ème forme), (figs.).
Il faut donc pouvoir modifier la posture adoptée en fonction de
l'évolution du combat. Un Karatéka ne peut pas se contenter d'une
connaissance imparfaite des postures. Il doit, en effet être capable
d'évoluer d'une posture à l'autre en accord avec les actions adverses
et leur orientation (poussée, traction, attaque frontale...). L'étude dynamique des postures proposera une méthode
d'entraînement qui permettra à tout pratiquant d'en acquérir la
maîtrise, ainsi que des déplacements et des esquives.
5.9.1.2
Exécution
Les attaques
d'équilibre permettent
de décourager un adversaire sans avoir à le frapper ou de créer une
ouverture pour conclure en l'accompagnant au sol avec un Atemi. Il est
plus efficace de travailler dans le sens du déplacement adverse, prévu
ou en cours, qu'en opposition.
a)
Attaques d'équilibre contre un déplacement vers l'avant
Le
moment le plus favorable pour appliquer une attaque d'équilibre est
quand l'adversaire s'avance pour attaquer.
Exemples
b) Attaques
d'équilibre sur un adversaire immobile
Il
faut utiliser un coup
très rapide (Mai-Te ou Mae-Ashi-Yoko-Geri) pour obtenir une ouverture
avant d'entrer avec une combinaison. Cette tactique est nécessaire face
à un adversaire qui conserve son bras avant contre son torse. On frappe
ou l'on pousse contre l'avant-bras ou, si l'on ne peut trouver
d'ouverture, contre le biceps ou l'épaule.
A la suite d'une esquive ou contre un adversaire qui se penche, on
peut pousser de biais pour le déséquilibrer, en particulier après avoir
tiré son bras vers l'avant.
Exemples, en vraie garde
c) Attaques
d'équilibre contre un adversaire qui recule
Lorsqu'il
recule, un combattant passe par un temps d'équilibre faible qui offre
une bonne opportunité pour attaquer.
d) Attaques
d'équilibre contre un adversaire combattant à partir du sol
Il
faut toujours chercher à détruire son équilibre avant d'attaquer.
Toute notre stratégie consiste à essayer de prendre le contrôle de
ses jambes, en le saisissant à la suite d'un de ses coups de pied ou de
ses tentatives de clés de jambe, en marchant sur son pied ou en
empoignant ses jambes de pantalon. On peut bloquer un de ses flancs
avec la jambe avant puis sa tête et enfin ses épaules. Dès qu'on le
tient, il ne reste qu'à le mettre à plat sur le dos ou le ventre en
écartant ses membres et à enchaîner immédiatement.
Pour éviter ses offensives et réussir à prendre un angle, par
rapport à sa posture assise, avant de l'attaquer, on tourne autour de
lui dans un sens puis brusquement dans l'autre.
Remarque
Posture assise.
Stable (appui sur les fesses, les mains et les pieds), cette
posture est utilisée contre un adversaire qui se tient debout du fait
de la rapidité des déplacements et des esquives (plongeantes ou
glissades) qu'elle permet.
Pour pouvoir manoeuvrer rapidement il faut conserver les mains
baissées près du corps lorsque l'on esquive ou que l'on délivre un coup
de pied.
e)
Attaques d'équilibre entre adversaires combattant au sol
A
partir d'une posture
agenouillée avec un genou au sol (Jigo ou Toten-Dachi), il faut
détruire l'équilibre de l'adversaire en l'aplatissant vers le sol ce
qui nécessite que l'on entre en accrochage avec lui.
A partir de cette technique, on peut le faire tomber en tirant sur un
bras tandis que l'on pousse sur l'autre.
Remarque En cas d'échec on peut
enchaîner un second balayage à la suite du premier.
b)
En provoquant le déséquilibre par un enchaînement d'Ate-Waza (photos).
c) En
provoquant sa décontraction
Une
fraction de seconde à la fin d'un enchaînement qu'il a bien contrôlé.
d)
En le laissant s'engager
à fond dans une attaque que l'on esquive sans bloquer, en prenant un
angle par rapport à l'axe de son attaque.
e) Après une
feinte ou un enchaînement destiné à masquer le balayage.
f) A partir
du sol, contre un adversaire debout.
g) en corps
à corps, à partir d'un accrochage.
5.9.2.2
Clés de jambe
A partir du sol
contre un adversaire debout (photos).
5.9.2.3
Projections
On les
utilise
5.9.2.4
Traction ou poussée
Après avoir esquivé
l'attaque de
Tori, on peut le faire tomber soit en le tirant dans la direction de
son attaque soit en le poussant sous un angle que l'on a obtenu grâce à
l'esquive. On peut également tirer son bras en biais vers son intérieur
puis profiter de son déséquilibre pour le pousser vers son arrière (au
niveau de son estomac).
Exemples
5.9.4
LES ATTAQUES D'EQUILIBRE TECHNIQUES
5.9.4.1
Techniques de balayage
Il s'agit de
techniques utilisant un
balayage pour amener l'adversaire au sol. Pour réussir il faut amener
son poids sur une jambe en le déséquilibrant puis la balayer
énergiquement.
On peut les utiliser à distance moyenne, à partir du sol ou lors d'un
accrochage.
a)
Balayages simples
Ils
utilisent un simple mouvement de jambe pour faire trébucher
l'adversaire.
__
Ils sont effectués en
tirant ou poussant l'adversaire en déséquilibre, par la force.
__
Ils sont exécutés en
retournant la force de l'adversaire contre lui-même.
b) Balayages
composés
Si
le premier balayage
échoue, le corps se trouve en déséquilibre, à la merci d'un balayage
adverse. On peut en limiter le danger en utilisant une combinaison de
balayages. Un balayage simple est, par exemple, utilisé pour amener un
fauchage.
c)
Exemples
__ Balayages en attaque
Vraie
garde
Fausse
garde
__ Balayages en contre-attaque
TORI | UKE |
Vraie garde
|
|
Oie-Zuki-Chudan | Shuto-Uke à 45° et Gedan-Geri en balayage à l'extérieur de sa jambe avant. |
Oie-Zuki-Jodan | Plonge au sol en pivotant et balaye derrière son genou avec Ushiro-Mawashi-Geri. |
Oie-Zuki | Soto-Uke Gedan-Ushiro-Mawashi-Geri en balayage Kakato-Geri. |
Fausse garde
|
|
Mae-Geri-Kekomi | Gyaku-Sukui-Uke, chasse le pied avant, le croise derrière la jambe de Tori et le balaye en repoussant son épaule gauche de la main droite. |
c) Balayages à partir du sol
Ce
sont les techniques les
plus efficaces, avec les clés de jambe, que l'on puisse utiliser à
partir du sol, en attaque comme en défense. Il faut pouvoir les débuter
et les achever en posture debout, de manière à être capable d'y enchaîner
des coups de poing ou de pied.
On en enchaîne, généralement, deux pour faire reculer l'adversaire
et éviter qu'il ne délivre sa contre-attaque tandis que l'on se
redresse en Jigo-Dachi, par exemple. Le bras, qui est le plus proche de
lui, doit être tenu prêt à parer une attaque. Si le temps manque, on
peut toujours esquiver avec une roulade ou une esquive plongeante
combinée à un coup de pied.
Exemples
__ Vers
l'avant s'accroupir sur la balle d'un pied, mains au sol
servant de
support. Balancer la jambe libre vers l'adversaire comme un
Mawashi-Geri pour frapper derrière sa jambe avec le cou-de-pied pour le
faire trébucher. Vous pouvez également viser le côté de son genou
(photo), mais ne frappez jamais le devant de son tibia avec le
vôtre.
__ Vers
l'arrière faites de même avec Ushiro-Mawashi-Geri en frappant
l'arrière de sa jambe avec le talon ou le mollet, en évitant d'utiliser
le tendon d'Achille. Ce balayage peut être dirigé vers un côté
quelconque de sa jambe (photo).
d)
Contre-balayages
Ils
utilisent les
balayages de l'adversaire pour obtenir l'ouverture nécessaire à la
délivrance d'un balayage. Leur réussite dépend de l'anticipation
correcte de son attaque.
Quand, à partir d'un accrochage, il tente un balayage simple, il
suffit de lever la jambe et de le contrer avec un balayage simple. S'il
tente O-Soto-Gari, on peut le contrer en glissant la jambe en
Zen-Kutsu, ce qui aura pour effet de le repousser en arrière.
5.9.4.2
Les crochetages
Ils demandent peu de
force, mais
nécessitent que l'adversaire soit déséquilibré au préalable. Le
mouvement est plus fermé que lors d'un balayage. On crochète Tori au
niveau de sa cheville, au ras du sol, contre le talon et on le tire
vers soi.
Une bonne opportunité se présente sur la fin de l'attaque de Tori.
Il faut, bien entendu, suivre le crochetage d'une attaque du poing
ou du pied, qui profite de l'ouverture créé par le déséquilibre ou la
chute provoquée par celui-ci.
5.9.4.3
Les fauchages
S'exécutent en un
mouvement de balancier semblable à O-Soto-Gari. Ils nécessitent que
l'on entre en corps à corps.
5.9.4.4
Projection à partir du sol
Vous pouvez, par
exemple, en partant
de la posture assise à distance courte, vous redresser en Jigo-Dachi
pour étreindre les cuisses de votre adversaire avec vos bras.
Soulevez-le alors en pivotant sur la jambe agenouillée (en conservant
tête et dos droit) et basculez-le par dessus votre épaule. Suivez-le de
manière à terminer à cheval sur lui et plaquez-le aussi vite que
possible au sol.
Attention Si Tori s'éloigne, ne tentez
pas de le poursuivre.
Asseyez-vous à nouveau et attendez qu'une opportunité se présente.
Remarque Cette technique est
efficacement enchaînée à la suite d'une clé de jambe ayant échoué.
S'il se rue vers vous, vous pouvez vous précipiter à sa rencontre,
passer le pied droit derrière les siens et frapper au travers de son
corps du bras tendu, à la hauteur de sa ceinture. Main et genou
gauches, posés à terre, assureront votre stabilité (fig.).
5.9.4.5
Clés de jambe
__ Portées avec les jambes
Ces
techniques sont
généralement exécutées à partir de la posture assise. Il faut approcher
de Tori de manière à ce que la pleine extension de la jambe d'attaque
le fasse tomber (photos, fig. a et b).
ou
__ Portées avec les mains
A partir
d'une posture
accroupie ou agenouillée, on peut bloquer ses chevilles des deux mains
et les tirer fortement tout en poussant de l'épaule droite à la hauteur
de ses genoux (fig.). Il est important de détourner la tête lorsque
l'on avance l'épaule en direction de ses genoux. Soulevez ses pieds
tandis qu'il tombe. Une clé pourra être portée à l'une de ses chevilles
tandis qu'il est à terre.
On peut également attaquer sa jambe d'appui après avoir esquivé un
coup de pied en se baissant en Ensei-Dachi ou Jigo-Dachi par exemple.
5.9.4.6
Projections (exemples d'applications en Self-Défense)
a) Contre la
prise de tête de côté
__ Passer
la main opposée entre ses jambes et saisir sa ceinture. Passer
simultanément l'autre main au-dessus de son épaule jusqu'à son visage,
en griffe, tout en passant la jambe correspondante derrière ses jambes.
L'agripper puis le basculer en arrière en se redressant (fig. a. b).
__ Idem en passant la main
opposée derrière son genou.
b) contre la
prise des deux revers
__ Forcer
sur un coude avec une paume et, avec le tranchant de l'autre main, à
l'intérieur de l'autre pour le déséquilibrer. Fauchez, en même temps,
ses jambes en mettant la jambe arrière au travers des siennes.
c) contre la
ceinture arrière sous les bras
__ Se baisser vivement pour
saisir une cheville de l'adversaire et s'asseoir en arrière en la
tirant vers le haut (fig.).
d) contre
l'étranglement à deux mains de face
__ Saisir
son poignet droit de la main droite, en la passant au-dessus de ses
bras, tout en saisissant son poignet gauche de la main gauche, en
passant sous ses bras. Pivoter ensuite vers la droite (SA) en reculant
le pied droit d'un quart de cercle et tendez la jambe gauche au travers
des siennes (fig. a,b,c).
Mawashi-Ryu-Karaté-Do - Travail du ventre - Les gardes - L'Art des courbes - Postures & déplacements - Les techniques - Les Kata Traditionnels - Stratégie & Tactique - Les Kata Mawashi - Vos attentes |