INTRODUCTION A
L'ÉTUDE DES TECHNIQUES
Les techniques de bras (parades,
blocages et attaques) sont analysées par rapport à la Courbe Mère
(courbe Mawashi) pour le bras droit.
L'étude est d'abord faite par rapport à l'exécution de la Courbe Mère
dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (courbe Mawashi SIA)
puis dans le même sens (courbe Mawashi SA). Elles sont classées, par
rapport à cette courbe, en fonction des positions successives des
points de départ des techniques relativement au sens de rotation du
bras droit.
Par exemple, lors de l'exécution de la courbe Mawashi SIA, le bras
droit, partant de devant le visage, passe successivement par la joue
gauche, l'épaule gauche, le plexus (à l'intérieur), la hanche gauche
puis la droite, etc.
A partir de chacun de ces points des techniques particulières peuvent
être exécutées sans interrompre le mouvement.
Chaque technique peut se décomposer en
deux parties
- la première sert à amener le membre en position
" armée " (au point de départ) ;
- la seconde est la technique proprement dite (la courbe
d'exécution).
Ces deux
parties doivent être réalisées en un seul mouvement continu, allant en
s'accélérant à partir de la zone de décision. Une courbe doit donc les
lier.
" Traditionnellement ",
seule la seconde partie est enseignée au débutant qui, généralement,
amène directement son membre en position armée. Si ce système permet un
enseignement plus aisé, au début, on s'aperçoit rapidement que l'élève
utilise des lignes brisées pour armer ses techniques.
Ignorant
l'existence des courbes, il reste à cette " forme pédagogique de
base " au lieu de faire évoluer sa technique vers sa " forme
de combat " basée sur la compréhension des courbes. Il est donc
plus profitable, pour les élèves, d'enseigner simultanément la Courbe
Mawashi et la " forme pédagogique de base " puis, dès que le
niveau de coordination du pratiquant le permet, de montrer comment lier
l'ensemble pour évoluer vers la " forme de combat ".
Il faut,
en outre, choisir pour la " forme pédagogique de base " un
point de départ qui, au lieu de favoriser l'utilisation de lignes
brisées, oblige le débutant à user de courbes simples.
Pour Gedan-Barai, par exemple, il n'est pas bon de montrer la technique
à partir de la joue gauche. Il est plus efficace de la démontrer à
partir de la garde Chudan en utilisant une courbe verticale SIA pour
amener la main à la joue.
APPRENDRE UNE
NOUVELLE TECHNIQUE
L'apprentissage d'une nouvelle technique passe par plusieurs stades
dont certains sont souvent négligés :
Apprentissage de la forme de base (forme pédagogique), c'est-à-dire, en
fait, de ce que nous pourrions appeler la partie utile de la technique,
celle qui porte son nom.
A ce stade, travailler devant une glace
est indispensable de manière à pouvoir se corriger sans cesse. On
utilisera également le ki-hon pour commencer à la coordonner en
déplacement.
- Apprentissage
de son utilisation de base avec un partenaire. Attention, à ce moment,
de ne pas commettre l'erreur de vouloir l'utiliser en dehors de sa
"Zone de décision" comme, par exemple, en tentant, en Sambon Kumite, un
Gedan-Barai à partir de Yoi ce qui est une grave erreur puisque sa zone
de décision est au niveau Jodan. En outre, il faut adapter la vitesse
de l'attaque au niveau des partenaires de manière à exécuter
correctement les techniques. Il ne faut jamais faire n'importe quoi
sous prétexte d'efficacité (très théorique).
- Apprentissage de sa forme de combat en la liant à la garde
dynamique et prise de conscience de la zone de décision et de l'action
du ventre pour conduire le membre. En yoi puis ki-hon.
- Acquisition de l'image mentale correcte de la technique en
l'intériorisant grâce à deux formes de travail.
- Exécution au ralenti en se concentrant sur le dosage de la
force du ventre et sur le coulé du mouvement. En sentir le naturel.
- Exécution
au ralenti en se concentrant sur la chaîne articulaire agissante. Le
mouvement est extrêmement lent et plus ample que précédemment pour
aller au bout du mouvement articulaire et en sentir l'action.
Attention : Lorsque l'on travaille une technique il
faut constamment avoir son image mentale à l'esprit.
Mais l'image mentale d'une technique ne doit pas uniquement comprendre
les sensations et intentions qui lui sont liées. Elle doit également
inclure celles liées à l'action adverse correspondante que l'on doit
constamment visualiser lors de son exécution.
- Durcissement en frappant la zone concernée par l'impact avec une
planchette. Travail au sac etc.
- Prise
de conscience de la position de force du membre à l'impact par l'étude
des poussées. Une meilleure connaissance de la position juste du corps
et de la posture en découlent. On variera bien entendu les postures
utilisées.
Ces poussées se font avec le ventre, à partir de diverses postures, au
travers. Jamais avec le membre.
Il faut se placer devant un obstacle dont la position et la hauteur
seront choisies en fonction de la zone d'impact correcte de manière à
ce que le corps et le membre soient en position de Kime parfait au
moment de la poussée (bonne position articulaire du membre, partie
frappant dans l'axe du corps et en contact avec le point d'impact,
placement correct du bassin en position rétroversée…). Il est inutile
de forcer le Kime en contractant volontairement le corps. Il vaut mieux
résister avec le souffle et l'esprit (image mentale).
- faire les gammes qui correspondent à la technique étudiée
pour être capable de l'enchaîner selon les besoins. Une technique
isolée ne sert à rien.
LES GAMMES, avertissements
Les
gammes sont réservées aux pratiquants avancés. Il faut, en effet,
connaître l'ensemble des techniques de Karaté pour pouvoir s'y
entraîner.
Elles
ont pour but de préparer au combat. Elles permettent de réagir
automatiquement, à la suite d'une technique quelconque, quelle que soit
la réaction de l'adversaire.
- Aucune
posture n'est imposée dans les gammes. En fait, il importe de laisser
Uke réagir librement pour s'adapter à l'attaque définie à l'avance tout
en utilisant la technique prévue. Pour un même enchaînement exécuté par
Tori (imaginaire au début puis, avec partenaire), Uke doit s'habituer à
parer sur place, en avançant, en esquivant
ou en rompant, en fonction de la vitesse, de la profondeur de
l'attaque, etc. En contre-attaque, postures et déplacements dépendent
de la distance et des lignes d'attaque libres.
- Après avoir étudié une première fois les gammes, recommencez avec
le bras droit en Gyaku (position contraire) puis avec le bras gauche...
Ensuite refaites la même chose avec divers partenaires. Habituez-vous à
déplacer votre centre de gravité en arrière, en avant ou sur le côté de
manière à vous ajuster à votre adversaire.
- Lors de leur exécution, réfléchissez à l'utilisation de votre
hara (ventre).
Remarques :
Les gammes, comme les Kata, sont destinées à l'entraînement en
solitaire. Il faut les maîtriser avant de se lancer dans leur pratique
avec partenaire. Les conventions, dans ce type d'exercice, sont les
suivantes :
- Détermination
préalable des rôles respectifs (Tori et Uke) et des attaques portées
par Tori. On peut, par exemple, si Uke exécute Gedan-Barai
Ude-Uke + Gyaku-Zuki, convenir que Tori
attaquera avec Mae-Geri-Kekomi
Mai-Te.
- Tori doit débuter sa première attaque lorsque la main d'Uke
arrive,
ou est dans la " zone de décision " de la technique faisant
l'objet de la gamme étudiée. En effet, la zone de décision est la
partie de la trajectoire (décrite par la main lorsque l'on utilise
Mawashi-Kamae) la plus favorable pour utiliser la technique étudiée.
Hors de cette partie de la courbe, il vaut mieux s'habituer à utiliser
une technique plus efficace (c'est-à-dire ayant cette nouvelle partie
de courbe comme zone de décision), ce qui n'est pas le but immédiat de
l'exercice. Cette remarque est valable également pour la pratique du
bunkai avec partenaires.
Elles peuvent néanmoins
servir aux professeurs pour préparer leurs cours (ki-hon et
enchaînements) en
tenant compte du niveau de leurs élèves
D’un autre côté,
il n’est
pas indispensable d’être capable d’exécuter toute la gamme lors de
votre
entraînement. Il suffit de travailler, pour chaque situation au moins
une « réponse ». Par
exemple, pour « Parades enchaînées de la
même main », Gedan, il
suffit de maîtriser une des deux « réponses », etc. Bien
entendu la
maîtrise de toutes les réponses demeure souhaitable.
A. ENTRAINEMENT
Exécuter la technique étudiée
- Sur
place en Uchi-Hachi-Dachi de chaque main à partir d'une garde prise au
niveau correspondant au point de départ de la technique puis à partir
de la courbe Mawashi. Ex : garde Chudan pour Soto-Uke (1re
forme). Yoi pour Soto-Uke (2e forme).
- Sur place en passant alternativement dans toutes les postures
utilisables vers l'avant ou l'arrière à partir de Uchi-Hachi-Dachi
- En déplacement (Ki-Hon) dans toutes les postures avec les divers
types de marche.
B. RÉSUMÉS DES COURBES
On
doit s'entraîner, à partir de chaque courbe, à réagir à chaque moment,
donc à chaque position du membre, à toutes attaques. Ces résumés
permettent de s'entraîner plus facilement.
Parades
courbe
SA
courbe
SIA
Attaques
courbe
SA
Courbe
SIA
C. ABRÉVIATIONS UTILISÉES
E = Extérieur.
I = Intérieur.
SA = Dans le sens des
aiguilles d'une montre.
SIA = Dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre.
IE = De l'intérieur vers
l'extérieur.
EI = De l'extérieur vers
l'intérieur.
RMS = Rotation dans le
même sens.
RSI = Rotation dans le
sens inverse.
D = Droit.
G = Gauche.
Séparant deux techniques : indique
qu'elles sont enchaînées dans une même sensation.
+ Séparant deux techniques : signifie qu'elles sont
exécutées simultanément.
Remarque : Pour, par exemple, Ura, Mawashi et
Kagi-Zuki lire pour Ura-Zuki, Mawashi-Zuki et Kagi-Zuki.
De même pour Ushiro, Mawashi ou Mae-Geri lire
Ushiro-Geri, Mawashi-Geri ou Mae-Geri.
D. CONTRE-ATTAQUES APRÈS
UNE PARADE OU ATTAQUES ENCHAÎNÉES APRÈS UNE ATTAQUE AVEC LES POINGS
- Contre-attaques ou attaques enchaînées avec la même main
On trouvera dans les gammes le détail des possibilités. Il faudra tenir
compte de la position de la hanche, de la distance et des cibles
accessibles. L'étude est faite pour la main avant, quand on travaille
avec la main arrière, les possibilités sont plus limitées.
- Contre-attaques ou attaques enchaînées avec l'autre main
Outre les exemples types données dans les gammes et au chapitre
consacré à la contre-attaque, il faudra se reporter au tableau suivant qui résume toutes les
possibilités.
- Contre-attaques ou attaques enchaînées avec les pieds
Comme précédemment vous trouverez quelques exemples avec les
gammes, le tableau suivant résume toutes les
possibilités qu'il faudra travailler également.
E. PARADES ENCHAÎNÉES APRÈS UNE PARADE OU UNE
ATTAQUE AVEC LES POINGS.
1. Parades enchaînées de la même main
Le
détail est donné dans les gammes. Le choix est fonction du temps, des
cibles à protéger, de la contre-attaque envisagée et de la première
parade.
2. Parades enchaînées avec l'autre main (suivant la
courbe utilisée).
- Si l'on fait Hikite lors de la première parade :
Te-Nagashi-Uke, Jodan-Age-Uke, Soto-Uke (2e forme),
Ude-Uke, Teisho-Uke et Te-Uke (EI), Chudan-Empi-Uke ou Uchikomi en
reculant, Otoshi-Uke, Gedan-Kake-Uke (EI), Gedan-Barai,
Chudan-Kake-Uke.....
Haiwan-Nagashi-Uke est utilisable dans certains cas.
- Si la main est restée en garde Chudan :
Te-Nagashi-Uke et Soto-Uke en reculant, Gedan-Barai,
Gedan-Kake-Uke, Jodan et Chudan-Empi-Uke...
- Si vous l'avez armée à la tempe, utilisez :
Gedan-Kake-Uke (EI), Soto-Uke (1re forme),
Te-Nagashi-Uke, Teisho-Uke (EI)...
- Si vous l'avez armée au-dessus de votre tête :
Otoshi-Uke, Gedan-Barai...
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