KARATE ET PEDAGOGIE
APPLICATION DE LA PEDAGOGIE AU KARATE
Je ne pense pas qu'il soit utile de revenir, ici, sur les bases de la pédagogie. Cependant, son application au karaté pose quelquefois des problèmes. Il en est de même avec l'anatomie, si je me réfère aux essais qui lui furent consacrés, et la musculation dite "spécifique".
Application de la pédagogie au Karaté
Le système pédagogique de base que l'on utilise pour transmettre le karate aux débutants est bon mais
Il
me paraît donc judicieux de mettre au point une pédagogie destinée à
transmettre le Karate aux Dan pour faire réellement face à leurs
attentes plutôt que de leur imposer l'éternelle répétition de
soi-disant bases qui ne sont, en fait, que des exercices pour
débutants.
N'oublions pas que bien souvent des techniques telles que
Gedan-Barai sont considérées comme des éducatifs inefficaces en combat
simplement parce qu'elles sont mal comprises.
En effet, on a coutume de débuter en Sambon Kumite à partir de
Yoi, or Gedan-Barai, étant une technique devant être utilisée lorsque
la main est dans la partie supérieure du corps, est alors
particulièrement lent puisque la main doit parcourir deux fois plus de
distance que nécessaire. Un Gedan-Kake-Uke (ou Sukui-Uke) partant de la
hanche serait plus approprié.
En outre, l'utilisation d'une ligne brisée la rend encore plus lente.
De même, les kata deviennent de simples dictionnaires servant à se
souvenir des techniques au lieu d'être un puissant outils pédagogique
destiné à transmettre l'expérience d'un maître aussi bien sur les plans
stratégique et tactique que sur le plan technique (respiration, travail
du ventre, coordination, gardes dynamiques, courbes...).
Le Ki-Hon, par exemple, sert à travailler une technique que l'on
vient d'apprendre de manière à en mémoriser les détails techniques et
la coordination, en déplacement. On pourra l'utiliser à chaque fois que
l'on devra revenir sur cette même technique pour y intégrer une
amélioration que l'on aura découverte. Par exemple, si, suite à
l'apprentissage de Gedan-Barai sous sa forme de base, on veut le
retravailler à partir des courbes, on utilisera le Ki-Hon dans un
premier temps. On fera de même le jour où notre niveau de compréhension
nous permettra de passer aux gardes dynamiques.
Cependant, une technique n'est véritablement maîtrisée que le jour
où l'on est capable de réagir, à partir d'elle, à toute action adverse,
donc d'y enchaîner toutes les techniques s'y liant naturellement. Or,
le Ki-Hon n'y prépare absolument pas. Pour cela, un autre outil
pédagogique est indispensable, les Gammes,
qui sont accessibles à l'élève dès qu'il possède un bagage suffisant,
souvent à partir de la marron.
Le Bunkai Kumite, quant à lui, sert à permettre l'application de
passage de Kata par des débutants. Ne tenant compte que d'un court
passage d'un kata, il permet plusieurs explications et est réalisable à
ce niveau. Malheureusement, ne tenant pas compte de l'ensemble du kata,
il éloigne l'élève de ce qu'est le véritable Bunkai, le faisant passer
à côté des véritables principes de son art. Il est donc important de
lui expliquer que les applications du Bunkai Kumite ne sont des
exercices parmi d'autres mais n'ont rien à voir avec le Bunkai d'un
Kata. Les Bunkai qui se trouvent dans le site en font la démonstration.
Le système pédagogique de base devrait être complété d'exercices et
d'explications préparant l'avenir de l'élève.
En fait, le niveau de coordination donné aux débutants avec ce
système pédagogique basé sur l'utilisation de ligne brisée est très
insuffisant pour permettre à une ceinture noire de poursuive
naturellement sa progression. Il faudrait, parallèlement à
l'entraînement de base, nécessaire dans le système actuel pour
présenter la noire, travailler toute une série d'exercices préparant à
la maîtrise du ventre, des courbes et des Gardes Dynamiques. Une bonne
solution serait de se servir de ces exercices comme préalable à
l'échauffement, jusqu'à la noire, en en intégrant quelques-uns à chaque
début de cours (voir le travail du ventre).
L'anatomie
est l'anatomie, je veux dire par là qu'il est vrai qu'il n'y a pas de
différence entre l'anatomie d'un Karateka et celle d'un autre homme.
Cependant, quand vous analysez un geste à partir de considération
anatomique il ne faut pas négliger le travail du ventre propre aux arts
martiaux.
En effet, là où un individu utilisera une succession de
contraction pour exécuter un geste, un karatéka, de bon niveau, devra
dessiner le même geste à partir d'une série d'actions du ventre en
conservant les dits muscles les plus relâchés possibles. Le peu de
contractions utilisées aura pour seul but de canaliser le geste mais ne
sera pas la force qui le produira.
Par contre, à l'impact, il devra faire Kime, c'est-à-dire
contracter l'ensemble des muscles utiles à l'action, et poursuivre
l'action de son Hara au travers de la cible.
Si, dès le début, on habitue les élèves à travailler à partir
d'une succession de contractions musculaire, comment pourront-ils un
jour frapper réellement avec leur ventre et encore moins dessiner leurs
gestes dans l'espace avec celui-ci Et pourront-ils un jour agir
et réagir à partir de leur ventre comme le ferais un Maître
Au final on obtiendra d'eux qu'ils contractent leurs abdominaux
tout en tendant leur membre (bras ou jambe) donc un éternel travail de
débutant quel que soit leur grade.
En fait, si la connaissance de l'anatomie est indispensable pour
préparer le professorat de karaté, elle doit être maniée avec
circonspection dans la pratique et toujours prendre le ventre comme
référence.
A ce sujet, voici ce que j'avais écrit dans la
partie consacrée à la préparation physique :
MUSCULATION SPÉCIFIQUE
Attention, ce type de musculation utilisant la combinaison
technique de Karate et poids demande une profonde connaissance de
ladite technique.
En effet, il est aisé de prendre des défauts nuisant à la progression
du pratiquant.
Si, par exemple, vous utilisez des poids pour délivrer des Zuki,
vous devez résister à une pression s'exerçant de haut en bas au lieu
d'une résistance repoussant votre poing. Progressivement, vous prendrez
l'habitude de résister à cette pression verticale ce qui habituera
votre bras à remonter vers le haut au lieu de frapper directement vers
sa cible lorsque vous utilisez le même geste au Karaté. Une partie de
la force est ainsi perdue. En outre, vous vous habituerez à frapper
avec le bras et l'épaule (idem avec les jambes) au lieu d'utiliser le
ventre pour le projeter.
Vous nuirez donc à votre progression si le sens d'application de
la force (du poids) est incorrect et/ou si vous usez des muscles
concernés au lieu d'utiliser votre ventre.
En ce qui concerne les abdominaux, il faut se souvenir que le fait
de contracter les abdominaux n'a aucun rapport avec le travail du
ventre. Bien entendu, une utilisation correcte du ventre à une
influence sur leur développement. Mais il est évident que si la
contraction des abdominaux était un critère de perfection du travail du
ventre, tous les culturistes seraient des Maîtres en notre art.
Lorsque vous faites du Karaté, concentrez-vous sur les
"mouvements" de votre ventre (bassin, hanches) qui vous permettront de
décrire vos gestes dans l'espace. Ne vous occupez pas de vos muscles,
soyez relaxés, ils feront leur travail.
Lorsque vous faites de la musculation, travaillez vos abdominaux
pour en faire une véritable armure en utilisant pour cela tous les
moyens mis à votre disposition par cette discipline. En plus,
habituez-vous à refermer, mentalement, l'espace entre les deux
abdominaux supérieurs pour protéger le plexus. Avec un peu de patience,
vous obtiendrez de bons résultats.
Remarque : il existe deux façons de contracter la ceinture
abdominale.
Le
culturiste cherche à marquer la ligne centrale. Il se concentre donc au
niveau de celle-ci de manière à ce qu'elle rentre "vers l'intérieur de
son corps". |
Le karateka, quant à lui, veut la protéger. Il cherchera donc à refermer l'espace situé entre les deux lignes d'abdominaux. |
Pour la musculation des jambes, ne faites pas confiance aux postures
basses. Vos postures seraient incorrectes et gêneraient le travail de
votre hara.
Il en sera de même si vous donnez des coups de pieds avec des
lestes aux chevilles. En effet, soit vous allez frapper avec la jambe
seule et vous passerez à côté du travail du ventre, soit vous frapperez
avec le ventre et ce sera dangereux pour vos articulations, car,
arrivée en fin d'extension, elles subiront l'action du poids.
Les postures basses doivent correspondre à l'utilisation de grands
pas dans le but de couvrir une distance supérieure. Elles dépendent
d'une utilisation correcte du ventre et ne doivent pas y nuire.
Parallèlement, des exercices de musculation et un travail
d'assouplissement serviront à préparer les jambes.
En conséquence, je vous conseille de différencier votre
entraînement au Karaté et vos séances de musculation usant à chaque
fois des techniques propres à chaque discipline (les pages suivantes
traitent de la musculation, de l'échaufement etc. 1,
2.
Par contre un travail très important peut être fait à base de poussées.
De l'importance des mots
Le problème, lorsque l'on se contente de démontrer une technique, c'est
que l'on n'est pas maître de ce que l'élève en perçoit.
En effet, selon sa position par rapport à nous, son niveau, son
attention, le point où se porte son regard etc. ce qu'il en tirera sera
différent.
En conséquence, il est important de pouvoir attirer son attention
sur les éléments essentiels de la technique car, même si sur le moment,
son niveau ne lui permet pas de tout saisir, souvent son esprit en
gardera trace ce qui lui permettra d'en bénéficier pour sa progression
le moment venu.
En outre, voir une technique ne permet pas de savoir ce que
l'exécutant a dans l'esprit, ses intentions, son travail intérieur, les
détails d'exécution fondamentaux, mais quelquefois discrets, tels que
les actions du ventre (en particulier si le maître utilise des
impulsions au lieu d'en accentuer les mouvements).
Il est par ailleurs souvent utile d'expliquer la même chose avec des
mots différents pour être compris du maximum d'élèves.
De l'importance du choix des mots
Vous devez toujours vous demander si vous avez bien compris la
technique car vous pouvez montrer la conséquence à la place du moteur
de l'action.
Par exemple, si vous attendez que vos élèves enchaînent une série
de Mae-Geri-Keage de la même jambe, sans reposer, vous devez attirer
leur attention sur le balancement du bassin d'arrière en avant puis,
sur la sensation finale d'élévation.
Parler de la flexion du genou de la jambe d'appui les amènerais à
faire monter et descendre leur bassin ce qui serait nuisible à leur
genou et inefficace puisque ne transmettant pas la force dans la
direction du coup.
Lenteur et vitesse
En
karate, la lenteur est souvent synonyme de contraction. Les kata dits "
respiratoires " sont souvent pratiqués de cette manière.
Si le kata est à visée respiratoire il paraît curieux de vouloir
le faire en contraction si l'on se rappel que la contraction nuit à la
respiration.
Si l'on veut acquérir de la force dans la technique que l'on
exécute, encore faudrait-il que les muscles agissent correctement. Or,
la participation importante des muscles antagonistes dans ce type de
travail fait que l'on fait le contraire de ce que l'on recherche.
Pour acquérir cette force il faut travailler en opposition avec
un obstacle en débutant une poussée avec le ventre, le membre étant en
position parfaite et la direction d'application de la force devant être
juste.
En réalité, il existe plusieurs sortes de lenteur, mais elles sont
quasiment tout le temps synonymes de relaxation.
A part au niveau du tout débutant qui, apprenant un nouveau geste,
le fera au ralenti avec le membre seul, ce ralenti correspondant à une
douce application de la force du ventre pour créer le geste. Le membre
devant donc être totalement relaxé.
Répétitions
On
entend souvent dire qu'il faut répéter 1000 fois une même technique
pour la maîtriser. Cette affirmation est plus ou moins vraie.
En fait, s'il est exact que c'est par de multiples répétitions
d'un même geste que l'on peut créer un automatisme, encore faut-il que
ce geste soit juste, voire, parfait. Il faut donc sans cesse, le polir,
l'améliorer de séance en séance. Il ne faut pas se contenter de répéter
un geste vite appris en pensant qu'en répétant mille fois une erreur on
obtiendra la vérité. En fait ce geste, bien qu'incorrect, va s'imprimer
dans le corps et il deviendra de plus en plus difficile de l'en
extirper, on finira même par le croire naturel. D'autant plus que le
cerveau n'a pas pour habitude de remettre en cause les automatismes
acquis.
D'autre part, il faut se souvenir que l'apprentissage d'une
nouvelle coordination se fait lorsque l'on est frais et dispos. La
fatigue en est le pire ennemi, en conséquence de quoi il ne sert à rien
de vouloir faire de longues séries, jusqu'à la fatigue. Il est plus
judicieux de répartir son apprentissage au cours de la journée en
répétant de cinq à dix fois la technique à chaque fois en se
concentrant dessus.
Enfin, il ne faut jamais faire du travail d'endurance avec des
techniques de Karate. C'est la meilleure manière de casser sa
progression et de prendre de multiples défauts. Souvenez-vous que
l'endurance, de même que la résistance, doit se pratiquer avec des
gestes simples et répétitifs. La course à pieds, le vélo ou la natation
sont parfaits pour ce faire, alors pourquoi vouloir utiliser le Karate
qui n'est pas fait pour cela?
Apprendre une nouvelle
technique
L'apprentissage
d'une nouvelle technique passe par plusieurs stades dont certains sont
souvent négligés :
Apprentissage de la forme de base (forme pédagogique), c'est-à-dire, en
fait, de ce que nous pourrions appeler la partie utile de la technique,
celle qui porte son nom.
A ce stade, travailler devant une glace est indispensable de manière à
pouvoir se corriger sans cesse. On utilisera également le ki-hon pour
commencer à la coordonner en déplacement.
S'entraîner devant une glace
Il faut toujours travailler en se regardant dans une glace de manière à
pouvoir se corriger constamment.
Il
ne faut pas tenir compte uniquement de la position de départ et
d'arrivée. On doit aussi s'assurer de la justesse de la trajectoire,
aussi bien visuellement qu'au niveau sensation. Attention, une parade,
par exemple Haiwan-Nagashi-Uke doit obligatoirement couper la ligne
d'axe. Si elle passe à l'extérieure de celle-ci, même si elle semble
juste (départ, arrivée, sensation) la trajectoire étant fausse
l'attaque adverse passera.
Première attaque
On dit souvent qu'il n'y a pas de première attaque en karaté, cela se
comprend si l'on tient compte des éléments suivants :
Reï
Politesse
Toutes ces petites règles qui huilent les rapports avec les autres
limitant ainsi les causes d'affrontements.
On
pourrait parler de "stratégie" de la politesse tant la politesse a pu
servir, et sert toujours à permettre aux hommes de vivre ensemble sans
mettre en avant leur ego et leur force.
Il vaut mieux, céder le passage, par "politesse" sans craindre de
passer pour un dégonflé, par exemple, que de se sentir obligé de forcer
le passage pour prouver que l'on est un homme.
BASES
On entend souvent dire qu'il faut toujours revenir sur les bases.
Ce n'est pas faux.
Mais, il ne faut pas s'imaginer qu'il ne s'agit que de reprendre les
diverses techniques sous leur forme de base. Cela reviendrait à nier
toute progression et à prétendre que la forme apprise au débutant est
la forme définitive, celle qui correspond au niveau supérieur.
Ce serait trop simple, Il suffirait de répéter le même geste ou le même
kata des centaines, voire des milliers de fois pour devenir un maître.
Bien entendu, la répétition apporte les automatismes nécessaires au
combat et prépare le corps.
Et "revenir sur les bases" permet de se corriger régulièrement et évite
de se mettre à faire n'importe quoi en combat.
Cependant, en aucun cas la simple répétition de la forme dite "de base"
ne permet une réelle progression. Au contraire, les automatismes, trop
tôt recherchés, empêchent de remettre en cause cette forme destinée aux
débutants et bloquent ainsi une progression normale.
La recherche des automatismes ne doit débuter que lorsque le niveau de
coordination permet de travailler à partir de la forme finalisée.
En mawashido, cette forme correspond à l'utilisation du hara, des
courbes et des gardes dynamiques. Tout dépend ici des exigences de
chacun et de chaque école.
Ainsi, revenir sur ses bases doit correspondre à un palier dans notre
progression et en particulier à la nécessité d'y intégrer un principe
nouveau.
Par exemple, le passage des lignes des brisées aux courbes nécessite la
reprise de chaque technique de base et de chaque kata pour y intégrer
ce nouveau principe. De même lors de l'intégration de mawashi-kamae
dans notre système de combat, nous devons à nouveau revoir toutes nos
bases à partir de ce nouvel élément fondamental.
KAITE
Kaite
Erreur?
Oui sans aucun doute.
Observez ce que vous faites.
Vous vous retournez sur place en décalant le poids du corps en
direction de l'adversaire supposé (ce qui va réduire le temps dont vous
disposez pour réagir), bien souvent en poussant sur la jambe tout en
préparant Gedan-Barai (pourquoi gedan-barai ?).
Si vous utilisez une posture large, vous vous décalez hors de sa ligne
d'attaque ce qui ne vous empêche pas de faire gedan-barai, à l'opposé
de sa position. Est-ce bien raisonnable?
On oublie trop souvent qu'il ne faut jamais prendre de mauvaises
habitudes pendant l'entraînement car on le payera un jour ou l'autre en
combat.
Et cette manière de faire kaite en fait partie.
Kaite est plus logique, et surtout efficace, si l'on pivote SA (à
partir de zen-kutsu, jambe droite en avant), à un pas du mur, avec
Mawashi-Kamae SIA de manière à finir avec Gedan-Barai droit, en garde
ou en poursuivant Mawashi-Kamae.
Le plus efficace consiste à poursuivre ce pivot sur 225° de manière à
prendre un angle par rapport à la ligne d'attaque adverse.
Si l'on pivote SIA on doit passer en Nekoashi-Dachi avec Mawashi-Kamae
de manière à pouvoir poursuivre vers l'avant, l'arrière ou le côté,
suivant la situation, avec la technique appropriée.
TALON
OU POINTE ?
Cette question se pose fréquemment, voyons quels principes permettent
d'y répondre.
A. Voyons tout d'abord le cas de la marche.
Pour
comprendre la marche lorsque l'on pratique un AM, il faut se reporter à
trois points essentiels que nous ont laissés les maîtres.
Le " bunkai " est à la mode, aussi bien à la fédération que dans les
clubs ou sur Internet. On peut visionner de nombreuses vidéos donnant
le " bunkai " des divers kata. La fédération appelle cela "application
en Bunkai " ne se positionnant ainsi nullement quant à savoir qu'elle
est la différence entre les deux.
Je n'ai rien contre les " applications " dans la mesure où l'on
doit, pour faire le bunkai d'un kata, commencer par étudier les
diverses applications possibles des techniques et enchainements
contenus dans le Kata.
Néanmoins toutes les applications ne sont pas bonnes dès qu'elles
sont intégrées dans le kata même si " elles marchent " en dehors de
celui-ci. Elles sont même, dans certains cas, dangereuses. Aussi est-il
important pour le pratiquant et pour le professeur d'être capable de
faire la distinction entre application et bunkai dès que l'on se trouve
dans le cadre du Kata.
Quelques exemples vous aideront à faire cette distinction.
1. Au début d'Eian-Shodan, par exemple, on retrouve souvent un
dégagement de main dans les applications. En dehors du kata, " ça
marche ".
Mais si on l'intègre dans le kata en tant que Bunkai, les choses
sont tout à fait différentes. En effet, cela signifie qu'Uke, bien
qu'entouré d'adversaires, laisse celui qui se trouve sur sa gauche
entrer à distance courte sans réagir. Ainsi, son flanc gauche et
surtout son dos sont exposés aux attaques de son adversaire. Toutes les
techniques utilisables à distance courte et en corps à corps sont
utilisables pour en finir avec lui si bien qu'il ne me semble pas utile
qu'il poursuive le kata.
Qui pourrait croire qu'un maître ait pu vouloir transmettre une telle
erreur mettant ainsi ses élèves en danger ???
2. Ensuite, dans ce même kata, les pivots sont quelquefois donnés comme
des projections.
Intégré dans le kata, il faut alors arrêter brusquement notre
déplacement vers l'avant ainsi que le retrait de notre adversaire et le
tirer à nous pour obtenir le déséquilibre indispensable à une
projection efficace. A ce moment, nous nous trouvons de dos par rapport
à l'adversaire qui va nous attaquer ensuite, les mains occupées par
l'adversaire qui se trouve à ce moment en corps à corps avec nous et
notre mobilité réduite. Ensuite, nous allons reculer, dans un premier
temps, en direction de celui qui va entrer à distance de combat
derrière nous au risque d'être frappé dans le dos. La situation est
indiscutablement dangereuse, même sans tenir compte du fait que
l'adversaire que l'on tente de projeter peut être plus fort que nous à
ce jeu.
Ensuite, si la projection est réussie, il devient difficile
d'enchaîner les techniques suivantes sur un adversaire allongé à terre.
Enfin, si l'on prend ces applications comme bunkai on passera à
côté de certaines notions fondamentales telles que la notion de tour
d'horizon utilisé pour repérer les positions de nos autres adversaires,
la coordination particulière à utiliser au cours de ce type de pivot,
l'état d'esprit à avoir alors…
3. Dernier exemple, dans
Eian-Sandan et Kanku-Dai nous trouvons, à la suite de Nukite, deux
saisies donnant lieu à des dégagements de main, applications possibles
hors kata.
Cependant, dans le kata, il est peu probable de trouver un adversaire
se contentant d'une simple saisie. En outre, dans ce cas on se demande
pourquoi on ferait les actions suivantes alors que de nombreux
dégagements de main classique nous éviteraient de présenter le dos à
notre adversaire.
En fait, dans les deux cas l'adversaire tente une torsion de bras (SIA
dans Sandan et SA dans Kanku-Dai) nous amenant à accompagner le
mouvement pour le surpasser et à nous placer pour le frapper en
profitant de ce que ses deux mains sont occupées ainsi que son
intention.
J'espère que ces quelques remarques vous permettront de faire
vos propres analyses des " Bunkai " qui vous seront présentés que ce
soit sur internet, dans les ouvrages sur le sujet, dans les stages…
Ainsi vous pourrez éviter les pièges tendus par les simples
applications.
Une petite remarque supplémentaire.
Souvent, le fait que " ça marche " est considéré comme critère absolu
pour considérer qu'un " bunkai " est juste.
Malheureusement, ce n'est pas si évident que cela.
En effet, dans le cas des " applications ", c'est valable dans la
mesure où une application est mise au point librement en fonction à la
fois du niveau de l'élève, de son partenaire et de leurs attributs
physiques respectifs.
Par contre, dans le cadre du véritable bunkai, un bunkai juste
n'est pas forcément du niveau actuel du pratiquant. C'est d'autant plus
vrai pour les kata avancés et supérieurs que l'on apprend maintenant
même avant la noire. Un enchaînement ou une technique peut demander un
niveau de coordination nettement supérieur au niveau que l'on a atteint
pour être pleinement efficace. Si arrivé au 1er dan vous n'y arrivez
pas, plus tard ce sera probablement de votre niveau si vous persévérez.
D'autre part, il ne faut pas négliger le fait que lors de la
création des kata certaines actions peuvent dépendre d'attributs
physiques relatifs entre les partenaires. Par exemple, au début de
kanku-dai, lorsque l'on utilise un arm-lock pour amener notre
adversaire dans la ligne d'attaque du suivant, on rabat notre bras de
haishu-uke, derrière le bras gauche de tori, s'il est plus grand, ce ne
sera pas possible et il faudra modifier la technique pour que " ça
marche " dans la réalité. Néanmoins, le principe " limiter les lignes
d'attaques en ramenant notre adversaire dans la ligne d'attaque d'un
autre adversaire " est le point le plus important.
Les mouvements automatiques - Danger
Les karateka recherchent en priorité à acquérir des mouvements
automatiques (des automatismes). Ils sont en effet indispensables pour
le combat mais
attention, ce n'est pas aussi simple que l'on pense.
La technique que
l'on apprend aux débutants est une technique destinée à évoluer au
cours du temps. Si on en acquiert l'automatisme par la répétition,
avant que le mouvement ait achevé son évolution (donc trop
prématurément), on tombe dans un piège car il est très difficile de
modifier un mouvement automatique (voir article joint à la suite qui
explique clairement les précautions à prendre vis à vis de
l'acquisition des mouvements automatiques qui sont à la base de notre
entraînement.).
Et pour le modifier, encore faut-il que l'on se rende
compte de la nécessité de le faire, hors le cerveau a tendance à ne
pas remettre en cause les automatismes. Il faut donc une intervention
extérieure capable de mettre en évidence le problème, de convaincre de
l'utilité de le corriger et d'en donner les moyens.
La règle
absolue, si l'on veut modifier un mouvement automatique est de ne plus
jamais l'utiliser. On doit donc travailler le mouvement juste jusqu'à
ce qu'il remplace le mouvement automatique avant de s'en servir en
salle.
On peut en déduire qu'il est plus efficace de faire 10
répétitions parfaites plutôt que 1000 mauvaises. Aussi bien pour les
articulations que pour acquérir la technique. Autrement on acquiert un
automatisme dont on aura du mal à se défaire.
Fiche théorique N° 26 provenant du site suivant :
www.cfaomnisports.fr/coursenligne/Theorique/theo26g.html
Il me semble important de préciser la place de Mawashi-Kamae par
rapport à l'enseignement habituel (je dis habituel car on ne peut
parler d'enseignement traditionnel ou même classique tant le karate est
récent et tant la pédagogie utilisée actuellement l'est encore plus).
Dans un premier temps, on travaille la
courbe mawashi (http://mawashido.free.fr/mawashi.htm)
comme exercice de coordination uniquement en début de cours pour
échauffer les épaules et les bras.
D'abord avec les bras seuls puis en utilisant le bassin pour la
conduire. On commence dans le sens que l'on trouve le plus facile puis
dans les deux sens.
(Si on s'inspire d'une vidéo et que ça va trop vite il suffit
d'utiliser vlc média player pour la regarder au ralenti).
Si le niveau de coordination est trop bas, il suffit de commencer par
des gestes plus simples (http://mawashido.free.fr/hara32.htm)
jusqu'à ce que le niveau soit atteint…
En dehors de la salle on pourra la travailler à tout moment dans la
journée, sans échauffement préalable. (http://mawashido.free.fr/quotidien.htm
http://mawashido.free.fr/hara3.htm).
Remarque
:
améliorer son niveau de
coordination dès le début est fondamental pour un karateka, toute sa
progression en dépend. Ainsi, même s’il ne désire pas aller jusqu’à la
maîtrise
de Mawashi-Kamae il a tout intérêt à utiliser la courbe Mawashi pour
obtenir un
haut niveau de coordination.
Progressivement, il sera possible
d'introduire la courbe mère
dans l'apprentissage des techniques de base
de manière à progresser une fois la noire obtenue.
Ce n'est qu'une fois que la noire sera atteinte que le travail sur
MAWASHI-KAMAE commencera
effectivement avec les kata et les gammes.
Remarque : tout dépend néanmoins du pratiquant et de sa
motivation. Certains pourront bruler les étapes en particulier s'ils
s'entrainent au quotidien en plus du dojo.
POSTURES HAUTES ET BASSES
DANS LES KATA
Lorsque après
Oie-Zuki gauche, on pivote dans le sens inverse
des aiguilles d’une montre de 90°,
Donc, si vous voulez faire votre propre Bunkai, je vous conseille d’en tenir compte.
En
fait, les postures basses ont pour but d'augmenter la portée des
attaques.
J’ai
pu remarquer, dans
divers forum, que les maux de dos qui durent sont fréquents chez les
pratiquants d’A.M d’où quelques idées qui pourront vous aider je l'espère.
En
cas
de
douleurs du Dos (colonne vertébrale) anormalement persistante et sans
origine
connue, la cause est souvent longue à déterminer.
J’attire
votre attention sur une cause rare, je l'espère, mais en tout cas
grave.
Il y a quelques années, suite à des douleurs sciatique et dorsale qui
duraient
anormalement longtemps et qui ne cédaient ni aux antidouleurs ni aux
anti-inflammatoires, j’ai consulté un rhumatologue qui m’a prescrit des
analyses. Entre autre, calcémie et pic monoclonale. Le jour même des
résultats
j’ai été admis en urgence à l’hôpital car je souffrais d’un
Myélome
(cancer qui entre-autre attaque la moelle osseuse et provoque des
douleurs
importantes dans la colonne vertébrale). L’augmentation de la calcémie
due au
passage de calcium dans le sang est en outre dangereuse pour le
cœur.
Donc,
en cas
de doute, je vous suggère de poser la question à votre médecin.
On peut trouver sur le net des infos
complémentaires. Par
exemple sur
http://sante.canoe.ca/condition_info_details.asp?disease_id=304#Symptoms
Bien
entendu la majorité
d'entre eux n'ont rien à voir avec un myélome, mais il vaut mieux s'en
assurer
car, en la matière, attendre peut être dangereux.
Si
les analyses sont
négatives on peut se traiter avec diverses techniques.
Mais
si la durée est
anormale et que l’on n'a pas entretenu le mal (faut être sage) il faut
demander
des analyses pour savoir ce qu'il en est, surtout si la colonne
vertébrale est
en cause.
Si
la cause vient des AM,
il faudrait revoir tout ce qui concerne le hara (placement du bassin,
marche et
actions à partir du ventre etc.)
http://mawashido.free.fr/page2.html
et
la suite.
Une meilleur connaissance des postures serait
bien utile
également.
http://mawashido.free.fr/dynaind.htm
Si
vous avez des problèmes
de paresthésie (aux pieds ou mains) résultant des problèmes vertébraux
ou de
traitement il faut consulter un neurologue rapidement.
Un lien vers une discussion sur le sujet.
http://forum.doctissimo.fr/sante/handicap/paresthesies-sujet_324_1.htm
Le site
http://ameli-direct.ameli.fr/
Permet de trouver tous les neurologues des
environs,
savoir s'ils prennent ou non le carte vitale, leurs tarifs et adresse,
n° tel
etc.
Pour des info sur les médicaments prescrits
http://www.sante.gouv.fr/medicaments,1969.html
est récent mais les info données sur les
médicaments qui y
sont pour l'instant sont très complètes.
Pour
les douleurs en
sciatique puis lombalgique, la marche avec le ventre (hara...) m'a
permis de me
déplacer alors que la marche normale était trop douloureuse. Continuer
à
marcher est très important car en marchant insuffisamment pendant les
périodes
douloureuses on peut avoir des problèmes de thrombose avec piqure tous
les jours
dans le ventre et bas de contention. Donc attention.
Les problèmes de dos nécessitent des démarrages
en douceur
c’est pourquoi, tous les matins et quand j'ai mal, assis au pied du lit
ou WC
(faut pas rire) je fais de petits mouvements circulaires du bassin
(très
court bien entendu) G/D/G etc. Ensuite cercles verticaux de la tête,
puis G/D
et enfin avancée du menton et recul (un peu comme les canards ou les
oies je ne
sais plus. Ensuite j'empaume ma nuque d'une main et tout en refermant
mes
doigts je penche la tête en avant, je la redresse et je recommence 7
fois en
déplaçant ma main à chaque fois. Idem en tournant la tête du côté des
doigts.
Puis de l'autre main. Ensuite rotation des épaules mains sur les
cuisses puis
élévation des épaules et surtout abaissement un peu forcé. Quand j'ai
mal aux
lombaires je pose mes mains sur mon bureau, légèrement penché, et je
fais de
petits mouvement avant, arrière du bassin, très doux et sans forcer
bien
entendu.
Il faut également voir comment on utilise son
corps au
quotidien. En particulier quand on se penche et se redresse. Quand on
marche ou
soulève quelque-chose. Si tout est bon, tout part du Hara. Si le dos et
les
épaules
provoquent le mouvement "danger". Le pire est le célèbre "coup
de rein" qui met le dos en danger. Au lieu d'essayer de se
redresser en utilisant son dos, il vaut mieux avancer le hara pour le
replacer sous les épaules. De même pour se redresser après
s'être penché ou pour se préparer à soulever un poids...
Pensez toujours hara en premier.
Et au travail ? Ergonomie du poste de travail
(en
particulier informatique, voir sur internet, beaucoup de doc). J'ai
passé
beaucoup de temps à réorganiser les bureaux de mes collègues pour leur
éviter
des problèmes. C'est souvent l'horreur.
Quand j'étais en crise j'ai été très à l'écoute
de mon
corps et j'ai pu sélectionner entre ce que je pouvais faire sans
déclencher la
douleur ou en la réduisant (souvent manière d'utiliser mon corps) et ce
qui la
déclenchait.
Je ne sais pas quel AM vous pratiquez, mais en
karate par
exemple, il y a beaucoup d'erreurs (postures mal comprises, forme de
mouvements
(lignes brisées, mouvement syncopés...) techniques suivant de mauvaises
trajectoires, non conduites par le hara, frappe dans le vide...
En musculation, quand on a des problèmes de dos,
il vaut
mieux travailler uniquement avec les appareils guidé en évitant les
charges
trop importante sur les vertèbres (en outre si l'on doit lâcher en cas
de
douleur on évite l'accident). Il faut en tout cas être très progressif
et
écouter son corps.
Pas
d'abdominaux allongés.
Assis en machine ou avec appareils type bullworker ok. On peut utiliser
la
marche
avec le ventre sans problèmes, pour muscler abdominaux et obliques. Il
faut
penser à placer son bassin et à pousser vers le haut avec ta tête
(repousser le
ciel). Un travail plus efficace se fait en montée. En descente il ne
faut pas
se laisser entrainer, on doit rester parfaitement vertical et se servir
du hara
pour contrôler le déplacement.
Voici
enfin quelques
idées complémentaires destinées à éviter d’entretenir certaines
douleurs ou de
les déclencher :
Certains
pratiquants ou enseignants s’imaginent que
l’on peut remplacer des postures dans les kata sans nuire au kata ni en
modifier le bunkai. C’est le cas avec Fudo-Dachi remplaçant Zen-Kutsu
ou
Ko-Kutsu-Dachi.
Malheureusement,
ce n’est pas le cas.
Par
exemple, si l’on remplace Zen-Kutsu par Fudo-Dachi
dans Oie-Zuki, la technique sera moins rapide (le poids du corps
n’étant pas
sur la jambe avant au départ), aura moins de portée et moins de
pénétration (le
poids du corps n’étant pas transféré sur la jambe avant à la fin) et
pour une
série d’Oie-Zuki, le suivant sera plus lent.
De
même, si l’on remplace Ko-Kutsu par Fudo-Dachi, on
change également beaucoup de chose dans le kata. Par exemple, lorsque
vous
avancez sur Tori, avec l’intention de le frapper d’un Uchi. S’il tente
de vous frapper
sur le début de votre action vous devez modifier votre technique en
défense ici
en Shuto-Uke, mais vous devez également modifier votre posture en
stoppant en
Ko-Kutsu (vous étiez en train de poser le talon en Ko-Kutsu (2e
forme) vous reculez alors la hanche pour passer en Ko-Kutsu (1er
forme) talon levé, en parant.
Si
vous poursuivez en passant en Fudo-Dachi (de
Ko-Kutsu (2e forme) à
Fudo-Dachi) votre corps continu à
avancer et
votre bassin tourne à l’opposé de votre Shuto-Uke. Donc moins de temps
pour
réagir, moins de puissance dans la technique pour autant que vous
réussissiez
néanmoins à parer son attaque.
« Quand le sage désigne la lune, l'idiot
regarde le doigt. »
Comment
ce vieil
adage chinois peut-il s’appliquer à notre art ? Faut-il regarder
le doigt
du maître, ce qu’il désigne (la lune ?) ou
« l’autre » ?
(plus sympa sous cette forme « Quand le maître désigne la lune, l'élève regarde le doigt. »)
Si vous regardez la Lune, c’est bien gentil mais, quel intérêt pour nous ? A part distraire notre attention bien entendu.Le
doigt de
notre maître, pas vraiment intéressant, non ?
Le vrai problème, dans les deux cas, c’est que l'on a regardé trop tard. Par manque de concentration ou d’attention l’élève a raté ce qu’il aurait dû voir, c’est-à-dire l’ensemble des actions qui ont amenées le doigt du maître de sa position d’origine à la position finale. Et pourtant c’est bien ce que nous voulons (devons) apprendre, comprendre et sentir. Comment progresser si l'on ne voit qu'une partie des techniques ?...
Un
pantographe est un instrument
de dessin,
formé de tiges articulées qui permet de reproduire (en plus grand ou
petit) un
modèle en utilisant les propriétés de l'homothétie
pour conserver les proportions entre l’original et la copie.
A
l'extrémité d'une des règles le composant se trouve
une pointe qui parcourt les traits du dessin à reproduire, tandis qu'un
crayon
fixé à l'extrémité d'une autre branche, trace ces traits, en petit ou
en grand,
sur le plan, sur lequel on veut le reproduire…
De même, avec le centre du hara (la pointe en question), on va décrire la trajectoire qui va permettre au membre ou aux membres de décrire la même trajectoire dans l’espace pour exécuter la technique à grande échelle. Ainsi, si votre hara « dessine » la trajectoire de mawashi-zuki, le bras exécute mawahi-zuki. Pour cela il faut bien entendu connaître cette trajectoire et que les membres soient relaxés.
REMARQUE SUR LES POSTURES
BASSES
Les postures
basses viennent du fils de maître
Funakoshi qui,
étant malade, a voulu "brûler les étapes". Les jeunes karateka de
l'époque l'ont suivi dans cette démarche et transmis cette manière de
travailler.
Les postures
basses permettent de travailler les
muscles des
jambes et d'assouplir à court terme. Comme il savait qu'il allait
mourir jeune,
il ne s'est pas préoccupé de l'avenir de ses articulations qu'elles
mettent en danger.
L’ennui, c’est
que les postures basses, de même
que les
hautes, n’existent pas. A l’origine les maîtres ont décomposé la marche
(normale et diverses formes de déplacement) et en ont nommé les
diverses phases.
A partir de cette étude sont apparues ce que l’on appelle des postures.
Une posture est
donc normalement à hauteur
« normale ».
Ensuite, avec de la pratique et le hara participant aux déplacements,
ont peut
être amené à faire de grands pas pour porter des attaques à distance. A
ce
moment les postures, correspondant à de grands pas, seront plus basses
au fur
et à mesure de la progression. Mais en
dehors de ces attaques à distance (oie-zuki en général) il est inutile
de
forcer les postures d’autant plus que bien souvent les postures basses
handicapent le travail du hara.
Bien
que l’on décrive les différents types de
déplacements en parlant de jambe ou de pied, ce n’est valable que pour
un premier
contact. Il faut dès que possible exécuter vos déplacements à partir
d’une
action (ou plusieurs actions) du ventre. C’est à cette seule condition
que vous
pourrez coordonner vos déplacements et vos techniques avec la force du
ventre.
Une erreur commune est de croire qu’un pas débute par un déséquilibre. Au contraire, il commence par une prise d’équilibre en transférant le poids sur la jambe d’appui d’où l’existence de postures telles que Nekoashi-Dachi...
Maintenant
quelques déplacements à partir desquels il faudra
appliquer le ventre.
Par
exemple, pour Ayumi-Ashi, il faut projeter en
ligne droite la hanche correspondante (en fait la pointe de l’os
iliaque pour les puristes) vers la cible.
Ayumi-ashi
ou De-Ashi : marche
ordinaire, où les jambes se déplacent vers
l'avant alternativement utilisée pour Oie-Zuki par exemple.
Chakuchi-ashi
:
pas où un pied prend la place de l'autre
Fumi-ashi
:
pas avec changement de pied, piétiner
Fumikomi-ashi
:
pas en avant en frappant du pied
Hiraki-ashi
:
Déplacement des pieds en ouverture droite
(pied droit devant pied gauche) ou gauche (pied gauche devant pied
droit), pour
l'esquive ou l'attaque latérale.
Mawari-ashi
: déplacement tournant autour du pied avant.
Nami-ashi
:
se déplacer avec des pas glissant doux.
Okuri-ashi
:
déplacement glissé des pieds, le pied droit restant devant gauche, le
pied
gauche devant se ramener instantanément dès l'avancée du pied droit.
Pour
avancer, c’est le pied qui se trouve devant qui bouge en premier. Pour
reculer
c’est le pied qui se trouve derrière qui bouge en premier.
O-mawari-ashi :
mawari-ashi sur 180°.
Suri-ashi
:
tirer le pied arrière, pas avec la jambe avant (pas glissé).
Tenkan-ashi
:
rotation du corps sur pivot des deux pieds.
Tobi-ashi
:
avancer d'un pas en sautant
Tsugi-ashi:
pas chassé, ramener le pied arrière à la hauteur du pied avant et
déplacer le
pied avant vers l'avant.
Ushiro-mawari-ashi : déplacement tournant autour du pied
arrière.
Yori-ashi: Pas glissé : avancer le pied avant en poussant sur le pied arrière.
Certains
de nos sens doivent être toujours en éveil, mais
surtout doivent être préservés.
Par
exemple, l’ouïe. En effet, quand vous vous déplacez en
extérieur, il est indispensable d’entendre le plus tôt possible
l’arrivée d’un
danger, qu’il s’agisse d’un véhicule, mais également d’un adversaire
potentiel.
Pour cela il faut bien entendu être attentif, mais surtout ne pas avoir
les
oreilles couvertes par un casque avec lequel vous écoutez de la musique
à plein
volume. La mode des walkmans avait déjà commencée à saboter nos tympans
et ça
continue avec les smartphone. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à
s’appareiller
si l’on souffre de déficience auditive pour ces raisons.
La
vue, également est fondamentale. Plus vous percevez tôt un
danger, plus vous aurez du temps pour réagir.
Bien
entendu, vous aurez en permanence votre vision à 180°.
Ok, mais si vous regardez près de vos pieds vous ne pourrez anticiper
et
analyser des problèmes se profilant au loin (idem en utilisant un
smartphone ou
une tablette). Il faut donc regarder loin devant soi tout en conservant
un
regard à 180°. Ainsi, une bonne vue est indispensable à distance (voir
avec son
ophtalmologiste) mais bien entendu, avoir constamment un esprit alerte
et en
alerte, est toujours essentiel. Il est beaucoup plus efficace de
d’analyser un
danger se profilant à 100 ou 200 m que si l’on est surpris en tombant
le nez
dessus.
Remarque :
La nuit, sous l’éclairage public, il est bon
d’observer notre ombre. En effet, si elle se trouve accompagnée d’une
ombre différente,
il ne faut pas hésiter à modifier notre axe de déplacement par pas de
côté,
pivot, marche pivotée pour s’assurer qu’elle n’a pas pour origine un
adversaire
potentiel.
Dans
la rue, lorsque l’on va croiser un homme, il faut à la
fois modifier discrètement notre trajectoire, si nécessaire, de manière
à
passer à distance, correcte, pour pouvoir éviter une attaque de sa
part.
Ensuite, il faudra le suivre du regard (et de l’ouïe) jusqu’à ce qu’il
soit à
distance neutre. De cette manière vous pourrez éviter une attaque
surprise de
sa part.
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