KARATE ET PEDAGOGIE

Application de la pédagogie au Karaté Anatomie appliquée au Karaté Musculation dite spécifique
De l'importance des mots De l'importance du choix des mots Lenteur et vitesse
Répétitions Apprendre une nouvelle technique Travailler devant une glace
Première attaque Reï Les Bases
Kaite HARA, des mots pour en parler Talon ou Pointe?
Bunkai/applications Les mouvements automatiques Place de Mawashi-Kamae dans l'enseignement habituel
Postures hautes ou basses dans les kata
Douleurs du dos
Postures et kata
Quand le maître désigne la lune, l'élève regarde le doigt.
Hara et pantographe REMARQUE SUR LES POSTURES BASSES
DEPLACEMENTS (UNSOKU). LES SENS ET LE KARATEKA

APPLICATION DE LA PEDAGOGIE AU KARATE

Je ne pense pas qu'il soit utile de revenir, ici, sur les bases de la pédagogie. Cependant, son application au karaté pose quelquefois des problèmes. Il en est de même avec l'anatomie, si je me réfère aux essais qui lui furent consacrés, et la musculation dite "spécifique".

Application de la pédagogie au Karaté

Le système pédagogique de base que l'on utilise pour transmettre le karate aux débutants est bon mais 

Il me paraît donc judicieux de mettre au point une pédagogie destinée à transmettre le Karate aux Dan pour faire réellement face à leurs attentes plutôt que de leur imposer l'éternelle répétition de soi-disant bases qui ne sont, en fait, que des exercices pour débutants.
N'oublions pas que bien souvent des techniques telles que Gedan-Barai sont considérées comme des éducatifs inefficaces en combat simplement parce qu'elles sont mal comprises.
En effet, on a coutume de débuter en Sambon Kumite à partir de Yoi, or Gedan-Barai, étant une technique devant être utilisée lorsque la main est dans la partie supérieure du corps, est alors particulièrement lent puisque la main doit parcourir deux fois plus de distance que nécessaire. Un Gedan-Kake-Uke (ou Sukui-Uke) partant de la hanche serait plus approprié.
En outre, l'utilisation d'une ligne brisée la rend encore plus lente.
De même, les kata deviennent de simples dictionnaires servant à se souvenir des techniques au lieu d'être un puissant outils pédagogique destiné à transmettre l'expérience d'un maître aussi bien sur les plans stratégique et tactique que sur le plan technique (respiration, travail du ventre, coordination, gardes dynamiques, courbes...).
Le Ki-Hon, par exemple, sert à travailler une technique que l'on vient d'apprendre de manière à en mémoriser les détails techniques et la coordination, en déplacement. On pourra l'utiliser à chaque fois que l'on devra revenir sur cette même technique pour y intégrer une amélioration que l'on aura découverte. Par exemple, si, suite à l'apprentissage de Gedan-Barai sous sa forme de base, on veut le retravailler à partir des courbes, on utilisera le Ki-Hon dans un premier temps. On fera de même le jour où notre niveau de compréhension nous permettra de passer aux gardes dynamiques.
Cependant, une technique n'est véritablement maîtrisée que le jour où l'on est capable de réagir, à partir d'elle, à toute action adverse, donc d'y enchaîner toutes les techniques s'y liant naturellement. Or, le Ki-Hon n'y prépare absolument pas. Pour cela, un autre outil pédagogique est indispensable, les Gammes, qui sont accessibles à l'élève dès qu'il possède un bagage suffisant, souvent à partir de la marron.
Le Bunkai Kumite, quant à lui, sert à permettre l'application de passage de Kata par des débutants. Ne tenant compte que d'un court passage d'un kata, il permet plusieurs explications et est réalisable à ce niveau. Malheureusement, ne tenant pas compte de l'ensemble du kata, il éloigne l'élève de ce qu'est le véritable Bunkai, le faisant passer à côté des véritables principes de son art. Il est donc important de lui expliquer que les applications du Bunkai Kumite ne sont des exercices parmi d'autres mais n'ont rien à voir avec le Bunkai d'un Kata. Les Bunkai qui se trouvent dans le site en font la démonstration.
Le système pédagogique de base devrait être complété d'exercices et d'explications préparant l'avenir de l'élève.
En fait, le niveau de coordination donné aux débutants avec ce système pédagogique basé sur l'utilisation de ligne brisée est très insuffisant pour permettre à une ceinture noire de poursuive naturellement sa progression. Il faudrait, parallèlement à l'entraînement de base, nécessaire dans le système actuel pour présenter la noire, travailler toute une série d'exercices préparant à la maîtrise du ventre, des courbes et des Gardes Dynamiques. Une bonne solution serait de se servir de ces exercices comme préalable à l'échauffement, jusqu'à la noire, en en intégrant quelques-uns à chaque début de cours (voir le travail du ventre).

Anatomie appliquée au Karate

L'anatomie est l'anatomie, je veux dire par là qu'il est vrai qu'il n'y a pas de différence entre l'anatomie d'un Karateka et celle d'un autre homme.
Cependant, quand vous analysez un geste à partir de considération anatomique il ne faut pas négliger le travail du ventre propre aux arts martiaux.
En effet, là où un individu utilisera une succession de contraction pour exécuter un geste, un karatéka, de bon niveau, devra dessiner le même geste à partir d'une série d'actions du ventre en conservant les dits muscles les plus relâchés possibles. Le peu de contractions utilisées aura pour seul but de canaliser le geste mais ne sera pas la force qui le produira.
Par contre, à l'impact, il devra faire Kime, c'est-à-dire contracter l'ensemble des muscles utiles à l'action, et poursuivre l'action de son Hara au travers de la cible.
Si, dès le début, on habitue les élèves à travailler à partir d'une succession de contractions musculaire, comment pourront-ils un jour frapper réellement avec leur ventre et encore moins dessiner leurs gestes dans l'espace avec celui-ci  Et pourront-ils un jour agir et réagir à partir de leur ventre comme le ferais un Maître 
Au final on obtiendra d'eux qu'ils contractent leurs abdominaux tout en tendant leur membre (bras ou jambe) donc un éternel travail de débutant quel que soit leur grade.
En fait, si la connaissance de l'anatomie est indispensable pour préparer le professorat de karaté, elle doit être maniée avec circonspection dans la pratique et toujours prendre le ventre comme référence.

Musculation dite spécifique

A ce sujet, voici ce que j'avais écrit dans la partie consacrée à la préparation physique :

MUSCULATION SPÉCIFIQUE
Attention, ce type de musculation utilisant la combinaison technique de Karate et poids demande une profonde connaissance de ladite technique.
En effet, il est aisé de prendre des défauts nuisant à la progression du pratiquant.
Si, par exemple, vous utilisez des poids pour délivrer des Zuki, vous devez résister à une pression s'exerçant de haut en bas au lieu d'une résistance repoussant votre poing. Progressivement, vous prendrez l'habitude de résister à cette pression verticale ce qui habituera votre bras à remonter vers le haut au lieu de frapper directement vers sa cible lorsque vous utilisez le même geste au Karaté. Une partie de la force est ainsi perdue. En outre, vous vous habituerez à frapper avec le bras et l'épaule (idem avec les jambes) au lieu d'utiliser le ventre pour le projeter.
Vous nuirez donc à votre progression si le sens d'application de la force (du poids) est incorrect et/ou si vous usez des muscles concernés au lieu d'utiliser votre ventre.
En ce qui concerne les abdominaux, il faut se souvenir que le fait de contracter les abdominaux n'a aucun rapport avec le travail du ventre. Bien entendu, une utilisation correcte du ventre à une influence sur leur développement. Mais il est évident que si la contraction des abdominaux était un critère de perfection du travail du ventre, tous les culturistes seraient des Maîtres en notre art.
Lorsque vous faites du Karaté, concentrez-vous sur les "mouvements" de votre ventre (bassin, hanches) qui vous permettront de décrire vos gestes dans l'espace. Ne vous occupez pas de vos muscles, soyez relaxés, ils feront leur travail.
Lorsque vous faites de la musculation, travaillez vos abdominaux pour en faire une véritable armure en utilisant pour cela tous les moyens mis à votre disposition par cette discipline. En plus, habituez-vous à refermer, mentalement, l'espace entre les deux abdominaux supérieurs pour protéger le plexus. Avec un peu de patience, vous obtiendrez de bons résultats.
Remarque : il existe deux façons de contracter la ceinture abdominale.

Le culturiste cherche à marquer la ligne centrale. Il se concentre donc au niveau de celle-ci de manière à ce qu'elle rentre "vers l'intérieur de son corps".
contraction abdominale type culturiste
Le karateka, quant à lui, veut la protéger. Il cherchera donc à refermer l'espace situé entre les deux lignes d'abdominaux.celle du Karateka

Pour la musculation des jambes, ne faites pas confiance aux postures basses. Vos postures seraient incorrectes et gêneraient le travail de votre hara.
Il en sera de même si vous donnez des coups de pieds avec des lestes aux chevilles. En effet, soit vous allez frapper avec la jambe seule et vous passerez à côté du travail du ventre, soit vous frapperez avec le ventre et ce sera dangereux pour vos articulations, car, arrivée en fin d'extension, elles subiront l'action du poids.
Les postures basses doivent correspondre à l'utilisation de grands pas dans le but de couvrir une distance supérieure. Elles dépendent d'une utilisation correcte du ventre et ne doivent pas y nuire.
Parallèlement, des exercices de musculation et un travail d'assouplissement serviront à préparer les jambes.
En conséquence, je vous conseille de différencier votre entraînement au Karaté et vos séances de musculation usant à chaque fois des techniques propres à chaque discipline (les pages suivantes traitent de la musculation, de l'échaufement etc. 1, 2.
Par contre un travail très important peut être fait à base de poussées.

De l'importance des mots
Le problème, lorsque l'on se contente de démontrer une technique, c'est que l'on n'est pas maître de ce que l'élève en perçoit.
En effet, selon sa position par rapport à nous, son niveau, son attention, le point où se porte son regard etc. ce qu'il en tirera sera différent.
En conséquence, il est important de pouvoir attirer son attention sur les éléments essentiels de la technique car, même si sur le moment, son niveau ne lui permet pas de tout saisir, souvent son esprit en gardera trace ce qui lui permettra d'en bénéficier pour sa progression le moment venu.
En outre, voir une technique ne permet pas de savoir ce que l'exécutant a dans l'esprit, ses intentions, son travail intérieur, les détails d'exécution fondamentaux, mais quelquefois discrets, tels que les actions du ventre (en particulier si le maître utilise des impulsions au lieu d'en accentuer les mouvements).
Il est par ailleurs souvent utile d'expliquer la même chose avec des mots différents pour être compris du maximum d'élèves.
De l'importance du choix des mots
Vous devez toujours vous demander si vous avez bien compris la technique car vous pouvez montrer la conséquence à la place du moteur de l'action.
Par exemple, si vous attendez que vos élèves enchaînent une série de Mae-Geri-Keage de la même jambe, sans reposer, vous devez attirer leur attention sur le balancement du bassin d'arrière en avant puis, sur la sensation finale d'élévation.
Parler de la flexion du genou de la jambe d'appui les amènerais à faire monter et descendre leur bassin ce qui serait nuisible à leur genou et inefficace puisque ne transmettant pas la force dans la direction du coup.

Lenteur et vitesse
En karate, la lenteur est souvent synonyme de contraction. Les kata dits " respiratoires " sont souvent pratiqués de cette manière.
Si le kata est à visée respiratoire il paraît curieux de vouloir le faire en contraction si l'on se rappel que la contraction nuit à la respiration.
Si l'on veut acquérir de la force dans la technique que l'on exécute, encore faudrait-il que les muscles agissent correctement. Or, la participation importante des muscles antagonistes dans ce type de travail fait que l'on fait le contraire de ce que l'on recherche.
Pour acquérir cette force il faut travailler en opposition avec un obstacle en débutant une poussée avec le ventre, le membre étant en position parfaite et la direction d'application de la force devant être juste.
En réalité, il existe plusieurs sortes de lenteur, mais elles sont quasiment tout le temps synonymes de relaxation.
A part au niveau du tout débutant qui, apprenant un nouveau geste, le fera au ralenti avec le membre seul, ce ralenti correspondant à une douce application de la force du ventre pour créer le geste. Le membre devant donc être totalement relaxé.

Répétitions
On entend souvent dire qu'il faut répéter 1000 fois une même technique pour la maîtriser. Cette affirmation est plus ou moins vraie.
En fait, s'il est exact que c'est par de multiples répétitions d'un même geste que l'on peut créer un automatisme, encore faut-il que ce geste soit juste, voire, parfait. Il faut donc sans cesse, le polir, l'améliorer de séance en séance. Il ne faut pas se contenter de répéter un geste vite appris en pensant qu'en répétant mille fois une erreur on obtiendra la vérité. En fait ce geste, bien qu'incorrect, va s'imprimer dans le corps et il deviendra de plus en plus difficile de l'en extirper, on finira même par le croire naturel. D'autant plus que le cerveau n'a pas pour habitude de remettre en cause les automatismes acquis.
D'autre part, il faut se souvenir que l'apprentissage d'une nouvelle coordination se fait lorsque l'on est frais et dispos. La fatigue en est le pire ennemi, en conséquence de quoi il ne sert à rien de vouloir faire de longues séries, jusqu'à la fatigue. Il est plus judicieux de répartir son apprentissage au cours de la journée en répétant de cinq à dix fois la technique à chaque fois en se concentrant dessus.
Enfin, il ne faut jamais faire du travail d'endurance avec des techniques de Karate. C'est la meilleure manière de casser sa progression et de prendre de multiples défauts. Souvenez-vous que l'endurance, de même que la résistance, doit se pratiquer avec des gestes simples et répétitifs. La course à pieds, le vélo ou la natation sont parfaits pour ce faire, alors pourquoi vouloir utiliser le Karate qui n'est pas fait pour cela?

Apprendre une nouvelle technique
L'apprentissage d'une nouvelle technique passe par plusieurs stades dont certains sont souvent négligés : Apprentissage de la forme de base (forme pédagogique), c'est-à-dire, en fait, de ce que nous pourrions appeler la partie utile de la technique, celle qui porte son nom.
A ce stade, travailler devant une glace est indispensable de manière à pouvoir se corriger sans cesse. On utilisera également le ki-hon pour commencer à la coordonner en déplacement.

  1. Apprentissage de son utilisation de base avec un partenaire. Attention, à ce moment, de ne pas commettre l'erreur de vouloir l'utiliser en dehors de sa "Zone de décision" comme, par exemple, en tentant, en Sambon Kumite, un Gedan-Barai à partir de Yoi ce qui est une grave erreur puisque sa zone de décision est au niveau Jodan.
  2. Apprentissage de sa forme de combat en la liant à la garde dynamique et prise de conscience de la zone de décision et de l'action du ventre pour conduire le membre. En yoi puis ki-hon.
  3. Acquisition de l'image mentale correcte de la technique en l'intériorisant grâce à deux formes de travail.
    • Exécution au ralenti en se concentrant sur le dosage de la force du ventre et sur le coulé du mouvement. En sentir le naturel.
    • Exécution au ralenti en se concentrant sur la chaîne articulaire agissante. Le mouvement est extrêmement lent et plus ample que précédemment pour aller au bout du mouvement articulaire et en sentir l'action.
      Attention : Lorsque l'on travaille une technique il faut constamment avoir son image mentale à l'esprit. Mais l'image mentale d'une technique ne doit pas uniquement comprendre les sensations et intentions qui lui sont liées. Elle doit également inclure celles liées à l'action adverse correspondante que l'on doit constamment visualiser lors de son exécution.
  4. Durcissement en frappant la zone concernée par l'impact avec une planchette. Travail au sac etc.
  5. Prise de conscience de la position de force du membre à l'impact par l'étude des poussées. Une meilleure connaissance de la position juste du corps et de la posture en découle. On variera bien entendu les postures utilisées.
    Ces poussées se font avec le ventre, à partir de diverses postures, au travers. Jamais avec le membre.
    Il faut se placer devant un obstacle dont la position et la hauteur seront choisies en fonction de la zone d'impact correcte de manière à ce que le corps et le membre soient en position de Kime parfait au moment de la poussée (bonne position articulaire du membre, partie frappant dans l'axe du corps et en contact avec le point d'impact, placement correct du bassin en position rétroversée…). Il est inutile de forcer le Kime en contractant volontairement le corps. Il vaut mieux résister avec le souffle et l'esprit (image mentale).
  6. faire les gammes qui correspondent à la technique étudiée pour être capable de l'enchaîner selon les besoins. Une technique isolée ne sert à rien.

S'entraîner devant une glace
Il faut toujours travailler en se regardant dans une glace de manière à pouvoir se corriger constamment.
Il ne faut pas tenir compte uniquement de la position de départ et d'arrivée. On doit aussi s'assurer de la justesse de la trajectoire, aussi bien visuellement qu'au niveau sensation. Attention, une parade, par exemple Haiwan-Nagashi-Uke doit obligatoirement couper la ligne d'axe. Si elle passe à l'extérieure de celle-ci, même si elle semble juste (départ, arrivée, sensation) la trajectoire étant fausse l'attaque adverse passera.

Première attaque
On dit souvent qu'il n'y a pas de première attaque en karaté, cela se comprend si l'on tient compte des éléments suivants :

Reï
Politesse
Toutes ces petites règles qui huilent les rapports avec les autres limitant ainsi les causes d'affrontements.
On pourrait parler de "stratégie" de la politesse tant la politesse a pu servir, et sert toujours à permettre aux hommes de vivre ensemble sans mettre en avant leur ego et leur force.
Il vaut mieux, céder le passage, par "politesse" sans craindre de passer pour un dégonflé, par exemple, que de se sentir obligé de forcer le passage pour prouver que l'on est un homme.

BASES
On entend souvent dire qu'il faut toujours revenir sur les bases.
Ce n'est pas faux.
Mais, il ne faut pas s'imaginer qu'il ne s'agit que de reprendre les diverses techniques sous leur forme de base. Cela reviendrait à nier toute progression et à prétendre que la forme apprise au débutant est la forme définitive, celle qui correspond au niveau supérieur.
Ce serait trop simple, Il suffirait de répéter le même geste ou le même kata des centaines, voire des milliers de fois pour devenir un maître.
Bien entendu, la répétition apporte les automatismes nécessaires au combat et prépare le corps.
Et "revenir sur les bases" permet de se corriger régulièrement et évite de se mettre à faire n'importe quoi en combat.
Cependant, en aucun cas la simple répétition de la forme dite "de base" ne permet une réelle progression. Au contraire, les automatismes, trop tôt recherchés, empêchent de remettre en cause cette forme destinée aux débutants et bloquent ainsi une progression normale.
La recherche des automatismes ne doit débuter que lorsque le niveau de coordination permet de travailler à partir de la forme finalisée.
En mawashido, cette forme correspond à l'utilisation du hara, des courbes et des gardes dynamiques. Tout dépend ici des exigences de chacun et de chaque école.
Ainsi, revenir sur ses bases doit correspondre à un palier dans notre progression et en particulier à la nécessité d'y intégrer un principe nouveau.
Par exemple, le passage des lignes des brisées aux courbes nécessite la reprise de chaque technique de base et de chaque kata pour y intégrer ce nouveau principe. De même lors de l'intégration de mawashi-kamae dans notre système de combat, nous devons à nouveau revoir toutes nos bases à partir de ce nouvel élément fondamental.

KAITE
Kaite
Erreur?
Oui sans aucun doute.
Observez ce que vous faites.
Vous vous retournez sur place en décalant le poids du corps en direction de l'adversaire supposé (ce qui va réduire le temps dont vous disposez pour réagir), bien souvent en poussant sur la jambe tout en préparant Gedan-Barai (pourquoi gedan-barai ?).
Si vous utilisez une posture large, vous vous décalez hors de sa ligne d'attaque ce qui ne vous empêche pas de faire gedan-barai, à l'opposé de sa position. Est-ce bien raisonnable?

On oublie trop souvent qu'il ne faut jamais prendre de mauvaises habitudes pendant l'entraînement car on le payera un jour ou l'autre en combat.
Et cette manière de faire kaite en fait partie.

Kaite est plus logique, et surtout efficace, si l'on pivote SA (à partir de zen-kutsu, jambe droite en avant), à un pas du mur, avec Mawashi-Kamae SIA de manière à finir avec Gedan-Barai droit, en garde ou en poursuivant Mawashi-Kamae.
Le plus efficace consiste à poursuivre ce pivot sur 225° de manière à prendre un angle par rapport à la ligne d'attaque adverse.
Si l'on pivote SIA on doit passer en Nekoashi-Dachi avec Mawashi-Kamae de manière à pouvoir poursuivre vers l'avant, l'arrière ou le côté, suivant la situation, avec la technique appropriée.

HARA, des mots pour en parler

On utilise  divers termes pour parler du ventre, que ce soit la taille, la ou les hanches ou le bassin.
Le bassin, étant constitué d'os, ne produit pas d'action mais peut servir de support à une image mentale.
De même les hanches sont des articulations liant le bassin aux jambes, elles ne font pas d'action d'elles-mêmes mais elles peuvent également servir de support mental (en fait parler des hanches n'est pas tout à fait juste car on place en fait l'esprit sur l'os iliaque droit ou gauche qui fait partie du bassin).
Le ventre est une zone (partie de l'abdomen) contenant le tandem que l'on peut considérer comme étant son centre de gravité.
La taille est la partie de l'abdomen, située entre les côtes (ou thorax) et les hanches, contenant la plupart des muscles qui produisent les actions dont on parle lorsque l'on parle de l'art du ventre. Néanmoins, les actions produites par ces muscles ne doivent pas entraîner de torsion à ce niveau sauf dans le cas particulier de la marche (dans ce cas la torsion part vers bas, et se contrôle d'elles même. Par contre, si elle allait vers le haut projetant les épaules, elle serait nuisible à votre dos).
En outre, cette torsion s'opposerait à la connexion thorax/abdomen nécessaire pour transmettre la force du ventre, à la fois pour générer les déplacements ou modifier les postures et pour créer les diverses techniques.
C'est pour cela que l'on doit, si l'on use du ventre pour conduire la marche au quotidien, connecter dès que l'on désire faire un geste (pour tendre le bras pour ouvrir une porte par exemple).


TALON OU POINTE ?

Cette question se pose fréquemment, voyons quels principes permettent d'y répondre.

A. Voyons tout d'abord le cas de la marche.
Pour comprendre la marche lorsque l'on pratique un AM, il faut se reporter à trois points essentiels que nous ont laissés les maîtres.

  1. « Le karate ne s'arrête pas à la porte du dojo. » G. Funakoshi
  2. Les postures.
  3. L'utilisation du ventre aussi bien pour dessiner dans l'espace nos gestes et nos techniques que pour conduire nos déplacements.
1. Il est évident que si la pratique de l'art du ventre se trouve limitée au travail en salle, il sera difficile d'en acquérir les automatismes nécessaires à une réelle maîtrise (réagir avec le ventre). C'est pour cette raison qu'il faut s'en servir au quotidien pour s'entraîner.
On peut aisément apprendre à marcher à partir du ventre, il suffit pour cela, après avoir pris conscience du placement du bassin, de se concentrer sur la hanche qui sera le moteur de l'action.
Mettre son esprit dans la hanche correspondant au pied que l'on désire avancer permet une marche particulièrement rapide et endurante. Elle doit être également travaillée dans les escaliers où, en les montants par deux marches à la fois, on travaille au maximum à partir du hara. Il faut également se servir systématiquement du ventre à chaque fois que l'on tend un bras pour saisir quelque chose, que l'on ouvre une porte, une fenêtre...
Contrôlez la correction de votre marche.
En particulier l'attaque correcte du talon, la stabilité (placement du bassin) et la trajectoire en ligne droite.
Passez enfin à l'étude de la marche "à partir du ventre" en vous concentrant sur le travail du bassin (sur la hanche correspondant au pied que l'on désire projeter en avant). Sur terrain plat puis en montée et enfin dans des escaliers (attention toujours au placement du bassin).


2. L'étude des postures commence par celle de la marche. On peut considérer chaque déplacement comme l'enchaînement d'une série de postures qu'il faut exécuter en passant sans heurt de l'une à l'autre. Réciproquement, chacune d'elles correspond à une répartition particulière du poids du corps lors d'un pas.
Par exemple, pour un pas en avant, nous aurons :

Zen-Kutsu
posture d'engagement vers l'avant Kake-Dachi (deuxième forme) Heisoku-Dachi Nekoashi-Dachi Ko-Kutsu (deuxième forme) Fudo-Dachi Zen-Kutsu

Ainsi, lorsque l'on marche dans la rue, on le fait à partir du ventre en enchaînant les différentes postures.
Mais, avec quelques différences bien entendu.

La position étant naturelle (haute) ce n'est visible que par une personne ayant un haut niveau en AM.
Du fait que l'on n'utilise pas, alors, le ventre pour créer une technique avec les bras, on n'a pas besoin d'assurer la connexion entre hanche et épaule.
Ainsi, on conserve les épaules de face et l'on agit avec le ventre en créant une torsion au niveau de la taille qui a pour avantage de produire un travail abdominaux, obliques.
Bien entendu, dès que l'on utilise les bras, on connecte l'ensemble pour que le geste soit produit par le ventre.


Si l'on tient compte de ces éléments on se rend compte que lorsque l'on pose le pied devant soi on est en ko-kutsu (2e forme), ce qui veut dire que l'on pose le talon au sol sans qu'il puisse y avoir le moindre choc puisque le poids du corps n'est pas encore transféré sur cette jambe. Ensuite on enchaîne avec Fudo-Dachi, Zen-Kutsu etc.

Note : Si vous avancez votre pied en conservant vos hanches de face, votre jambe est trop courte pour que votre talon puisse toucher le sol. Par contre, en avançant la hanche correspondante votre talon sera près du sol. A tester.

Inversement, lorsque l'on recule (rompt) on pose la pointe en premier dans la posture d'engagement vers l'avant, donc le poids du corps repose entièrement sur l'autre jambe, puis on enchaîne à nouveau les postures (Zen-Kutsu...).
Ainsi, il reste possible de sentir le terrain derrière soi avant d'engager le poids du corps.


Lorsque l'on observe les promeneurs dans la rue on voit aisément que ceux qui « bottent » du talon et ceux qui marchent sur la pointe des pieds sont ceux qui utilisent un déséquilibre avant pour faciliter leur marche. Cette manière de procéder est une grave erreur pour un pratiquant D'AM mais également pour le simple promeneur car elle augmente le risque de chute et crée des tensions au niveau du dos qui doit sans cesse agir pour compenser le déséquilibre.
Il ne faut jamais être en déséquilibre (sauf intention particulière), c'est pour transmettre ce message que les maîtres insistent tant sur les postures. Si votre marche est incorrecte vos postures le seront également et vous ne maîtriserez jamais votre ventre.


3. Le fait d'utiliser le ventre aussi bien pour dessiner dans l'espace nos gestes et nos techniques que pour conduire nos déplacements permet de pouvoir commander aisément (simultanément) le haut et le bas. En effet, si l'on utilise la taille en conservant le bassin fixe, il faut commander séparément les jambes (déplacements, postures) ce qui est une erreur.


B. Les Pivots
De même, tout pivot se fait à partir d'une action du ventre en enchaînant les postures.
Ainsi, le choix entre pivoter sur le talon ou la pointe dépend tout d'abord de la posture (répartition du poids du corps) dans laquelle on se trouve. Si, par exemple, le poids du corps arrive sur la pointe il est naturel de pivoter sur la pointe.
S'il est sur le talon le pivot commencera sur le talon quitte à s'achever sur la pointe (l'action de la hanche qui s'engage dans la direction du pivot débute le placement du pied sur le talon jusqu'à ce que le poids du corps arrive sur la pointe...).
Ensuite l'intention compte également. Si pour un pivot de 180° SIA à partir d'un zen-kutsu droit, on désire prendre un peu de champs, un pivot sur la pointe sera adapté, par contre, un pivot sur le talon déplacera le corps vers l'adversaire réduisant ainsi votre temps de réaction.
Dans certains cas un pivot peut débuter sur le talon pour finir sur la pointe. Dans le cas du pivot précédent, s'il débute au moment où votre talon prend contact avec le sol en ko-kutsu (2e forme), il commencera sur le talon mais si vous désirez prendre du champ vous allez transférer vers la pointe en cours de pivot.
En conséquence, un pivot débute par une action du ventre projetant la hanche dans la direction voulue transférant simultanément le poids du corps sur le pied d'appui (pour le pivot).
Simultanément, suivant votre intention, vous pouvez modifier les appuis de votre pied (talon ou pointe).


Bunkai et/ou applications

Le " bunkai " est à la mode, aussi bien à la fédération que dans les clubs ou sur Internet. On peut visionner de nombreuses vidéos donnant le " bunkai " des divers kata. La fédération appelle cela "application en Bunkai " ne se positionnant ainsi nullement quant à savoir qu'elle est la différence entre les deux.
Je n'ai rien contre les " applications " dans la mesure où l'on doit, pour faire le bunkai d'un kata, commencer par étudier les diverses applications possibles des techniques et enchainements contenus dans le Kata.
Néanmoins toutes les applications ne sont pas bonnes dès qu'elles sont intégrées dans le kata même si " elles marchent " en dehors de celui-ci. Elles sont même, dans certains cas, dangereuses. Aussi est-il important pour le pratiquant et pour le professeur d'être capable de faire la distinction entre application et bunkai dès que l'on se trouve dans le cadre du Kata.
Quelques exemples vous aideront à faire cette distinction.

1. Au début d'Eian-Shodan, par exemple, on retrouve souvent un dégagement de main dans les applications. En dehors du kata, " ça marche ".
Mais si on l'intègre dans le kata en tant que Bunkai, les choses sont tout à fait différentes. En effet, cela signifie qu'Uke, bien qu'entouré d'adversaires, laisse celui qui se trouve sur sa gauche entrer à distance courte sans réagir. Ainsi, son flanc gauche et surtout son dos sont exposés aux attaques de son adversaire. Toutes les techniques utilisables à distance courte et en corps à corps sont utilisables pour en finir avec lui si bien qu'il ne me semble pas utile qu'il poursuive le kata.
Qui pourrait croire qu'un maître ait pu vouloir transmettre une telle erreur mettant ainsi ses élèves en danger ???

2. Ensuite, dans ce même kata, les pivots sont quelquefois donnés comme des projections.
Intégré dans le kata, il faut alors arrêter brusquement notre déplacement vers l'avant ainsi que le retrait de notre adversaire et le tirer à nous pour obtenir le déséquilibre indispensable à une projection efficace. A ce moment, nous nous trouvons de dos par rapport à l'adversaire qui va nous attaquer ensuite, les mains occupées par l'adversaire qui se trouve à ce moment en corps à corps avec nous et notre mobilité réduite. Ensuite, nous allons reculer, dans un premier temps, en direction de celui qui va entrer à distance de combat derrière nous au risque d'être frappé dans le dos. La situation est indiscutablement dangereuse, même sans tenir compte du fait que l'adversaire que l'on tente de projeter peut être plus fort que nous à ce jeu.
Ensuite, si la projection est réussie, il devient difficile d'enchaîner les techniques suivantes sur un adversaire allongé à terre.
Enfin, si l'on prend ces applications comme bunkai on passera à côté de certaines notions fondamentales telles que la notion de tour d'horizon utilisé pour repérer les positions de nos autres adversaires, la coordination particulière à utiliser au cours de ce type de pivot, l'état d'esprit à avoir alors…

3. Dernier exemple, dans Eian-Sandan et Kanku-Dai nous trouvons, à la suite de Nukite, deux saisies donnant lieu à des dégagements de main, applications possibles hors kata.
Cependant, dans le kata, il est peu probable de trouver un adversaire se contentant d'une simple saisie. En outre, dans ce cas on se demande pourquoi on ferait les actions suivantes alors que de nombreux dégagements de main classique nous éviteraient de présenter le dos à notre adversaire. En fait, dans les deux cas l'adversaire tente une torsion de bras (SIA dans Sandan et SA dans Kanku-Dai) nous amenant à accompagner le mouvement pour le surpasser et à nous placer pour le frapper en profitant de ce que ses deux mains sont occupées ainsi que son intention.

J'espère que ces quelques remarques vous permettront de faire vos propres analyses des " Bunkai " qui vous seront présentés que ce soit sur internet, dans les ouvrages sur le sujet, dans les stages… Ainsi vous pourrez éviter les pièges tendus par les simples applications.

Une petite remarque supplémentaire.
Souvent, le fait que " ça marche " est considéré comme critère absolu pour considérer qu'un " bunkai " est juste.
Malheureusement, ce n'est pas si évident que cela.
En effet, dans le cas des " applications ", c'est valable dans la mesure où une application est mise au point librement en fonction à la fois du niveau de l'élève, de son partenaire et de leurs attributs physiques respectifs.
Par contre, dans le cadre du véritable bunkai, un bunkai juste n'est pas forcément du niveau actuel du pratiquant. C'est d'autant plus vrai pour les kata avancés et supérieurs que l'on apprend maintenant même avant la noire. Un enchaînement ou une technique peut demander un niveau de coordination nettement supérieur au niveau que l'on a atteint pour être pleinement efficace. Si arrivé au 1er dan vous n'y arrivez pas, plus tard ce sera probablement de votre niveau si vous persévérez.
D'autre part, il ne faut pas négliger le fait que lors de la création des kata certaines actions peuvent dépendre d'attributs physiques relatifs entre les partenaires. Par exemple, au début de kanku-dai, lorsque l'on utilise un arm-lock pour amener notre adversaire dans la ligne d'attaque du suivant, on rabat notre bras de haishu-uke, derrière le bras gauche de tori, s'il est plus grand, ce ne sera pas possible et il faudra modifier la technique pour que " ça marche " dans la réalité. Néanmoins, le principe " limiter les lignes d'attaques en ramenant notre adversaire dans la ligne d'attaque d'un autre adversaire " est le point le plus important.

Les mouvements automatiques - Danger

Les karateka recherchent en priorité à acquérir des mouvements automatiques (des automatismes). Ils sont en effet indispensables pour le combat mais attention, ce n'est pas aussi simple que l'on pense.
La technique que l'on apprend aux débutants est une technique destinée à évoluer au cours du temps. Si on en acquiert l'automatisme par la répétition, avant que le mouvement ait achevé son évolution (donc trop prématurément), on tombe dans un piège car il est très difficile de modifier un mouvement automatique (voir article joint à la suite qui explique clairement les précautions à prendre vis à vis de l'acquisition des mouvements automatiques qui sont à la base de notre entraînement.).
Et pour le modifier, encore faut-il que l'on se rende compte de la nécessité de le faire, hors le cerveau a tendance à ne pas remettre en cause les automatismes. Il faut donc une intervention extérieure capable de mettre en évidence le problème, de convaincre de l'utilité de le corriger et d'en donner les moyens.
La règle absolue, si l'on veut modifier un mouvement automatique est de ne plus jamais l'utiliser. On doit donc travailler le mouvement juste jusqu'à ce qu'il remplace le mouvement automatique avant de s'en servir en salle.
On peut en déduire qu'il est plus efficace de faire 10 répétitions parfaites plutôt que 1000 mauvaises. Aussi bien pour les articulations que pour acquérir la technique. Autrement on acquiert un automatisme dont on aura du mal à se défaire.

Fiche théorique N° 26 provenant du site suivant : www.cfaomnisports.fr/coursenligne/Theorique/theo26g.html

LES MOUVEMENTS AUTOMATIQUES

Très proches des réflexes, les mouvements automatiques correspondent à des enchaînements moteurs consécutifs à un stimulus. A l'inverse des réflexes, ils sont le fruit d'un lent apprentissage axé principalement sur la répétition gestuelle. A force de répéter les mêmes enchaînements de mouvements, l'organisme met progressivement en place des " raccourcis " nerveux. Les mouvements qui nécessitaient au départ une très grande concentration, avec de nombreux ajustements en cours d'exécution, deviennent de plus en plus précis et rapides. Peu à peu, le niveau de vigilance exigé diminue jusqu'à ne plus être nécessaire. Dans le sport, ce type de mouvements s'avère être très avantageux car il permet un réel gain de rapidité tout en conservant un niveau optimal de précision. De plus, puisqu'il ne nécessite plus d'être contrôlé de manière consciente, le sportif peut le réaliser tout en fixant son attention sur autre chose.

S'ils sont très recherchés dans le sport, les mouvements automatiques peuvent devenir un véritable cauchemar pour l'entraîneur. En effet, lorsque le mouvement automatisé n'est pas correct, il est très difficile de s'en défaire ou de le modifier. Le travail nécessaire est alors très long et fastidieux. Il impose de décortiquer chaque phase du mouvement et, de manière analytique le travail force à une extrême vigilance du sportif comme de l'entraîneur qui doit guetter le moindre " faux-pas ". Après un nombre toujours très important de répétitions, le travail devient de plus en plus global. Enfin, même si le mouvement semble réappris correctement, il est fréquent de retrouver l'ancien enchaînement quand dans le " feu de l'action ", le sportif manque de temps ou est trop fatigué. Il faut alors s'armer d'une grande patience et le travail doit reprendre jusqu'à extinction complète de l'ancien mouvement automatique qui désormais devra pour un même stimulus, être remplacé par le nouveau. La correction d'un mauvais mouvement automatisé est d'autant plus difficile que celui-ci est vieux et peut dans certains cas prendre plusieurs années, ce qui souligne l'importance d'un enseignement de grande qualité chez les jeunes débutants. Quand ce travail est entrepris tardivement, après une longue pratique incorrecte, il est quasiment impossible de le mener jusqu'à son terme et parfois, des retours à l'ancienne technique peuvent survenir.

PLACE DE MAWASHI-KAMAE dans l'enseignement habituel


Il me semble important de préciser la place de Mawashi-Kamae par rapport à l'enseignement habituel (je dis habituel car on ne peut parler d'enseignement traditionnel ou même classique tant le karate est récent et tant la pédagogie utilisée actuellement l'est encore plus).

Dans un premier temps, on travaille la courbe mawashi (http://mawashido.free.fr/mawashi.htm) comme exercice de coordination uniquement en début de cours pour échauffer les épaules et les bras.
D'abord avec les bras seuls puis en utilisant le bassin pour la conduire. On commence dans le sens que l'on trouve le plus facile puis dans les deux sens.
(Si on s'inspire d'une vidéo et que ça va trop vite il suffit d'utiliser vlc média player pour la regarder au ralenti).
Si le niveau de coordination est trop bas, il suffit de commencer par des gestes plus simples (http://mawashido.free.fr/hara32.htm) jusqu'à ce que le niveau soit atteint…
En dehors de la salle on pourra la travailler à tout moment dans la journée, sans échauffement préalable. (http://mawashido.free.fr/quotidien.htm
http://mawashido.free.fr/hara3.htm).

Remarque : améliorer son niveau de coordination dès le début est fondamental pour un karateka, toute sa progression en dépend. Ainsi, même s’il ne désire pas aller jusqu’à la maîtrise de Mawashi-Kamae il a tout intérêt à utiliser la courbe Mawashi pour obtenir un haut niveau de coordination.

Progressivement, il sera possible d'introduire la courbe mère dans l'apprentissage des techniques de base de manière à progresser une fois la noire obtenue.

Ce n'est qu'une fois que la noire sera atteinte que le travail sur MAWASHI-KAMAE commencera effectivement avec les kata et les gammes.

Remarque : tout dépend néanmoins du pratiquant et de sa motivation. Certains pourront bruler les étapes en particulier s'ils s'entrainent au quotidien en plus du dojo.

POSTURES HAUTES ET BASSES DANS LES KATA

Lorsque l’on étudie les kata on oublie souvent qu’ils ont été modifiés. Bien entendu, certains experts vous disent qu’il ne faut pas toucher aux kata, qu'il ne faut jamais les modifier. C’est bien gentil mais tout d’abord maître Funakoshi les a modifiés dès le départ, dans un but de simplification et pour en faciliter la diffusion. Dans son cas, les modifications apportées étaient voulues et réfléchies.

Ensuite, ces mêmes experts, les ont fortement modifiés, en suivant en cela les idées du fils de Maître Funakoshi, en transformant profondément les postures utilisées. Or, les kata ont été créés à une époque où les postures étaient hautes. Si utiliser des postures basses ne change pas grand-chose dans un enchainement d’Oie-Zuki, par exemple, il n’en est pas toujours de même. Il faut donc en tenir compte lorsque l’on réfléchit au bunkai d’un kata.

Dans le cas des pivots, en particulier, l’utilisation de postures basses change tout. Dans Heian-Shodan par exemple,

pour le premier pivot, le corps va beaucoup reculer, de dos, alors qu’avec des postures hautes il reculerait à peine.

Pour Otoshi-tettsui-Uchi, lors du passage en renoji-Dachi, le corps recule de telle manière qu’il faut avancer à nouveau pour ne pas se retrouver hors de portée de sa cible.

Lorsque après Oie-Zuki gauche, on pivote dans le sens inverse des aiguilles d’une montre de 90°,

si on est en posture haute, le décalage final vers la gauche sera relativement faible permettant de penser que Tori entrait à distance de combat suite au Zuki.  Néanmoins,  ce pivot serait plus sure s'il se faisait SIA sur le pied gauche (esquive).

En posture basse, le décalage est trop important pour que l’on puisse considérer que Tori est dans la ligne d’attaque dès le début. Il ne peut  y entrer  que lorsque l'on est arrivé en Nekoashi-Dachi.

Donc, si vous voulez faire votre propre Bunkai, je vous conseille d’en tenir compte.

En fait, les postures basses  ont pour but d'augmenter la portée des attaques.

DOULEURS DU DOS

J’ai pu remarquer, dans divers forum, que les maux de dos qui durent sont fréquents chez les pratiquants d’A.M d’où quelques idées qui pourront vous aider je l'espère.


En cas de douleurs du Dos (colonne vertébrale) anormalement persistante et sans origine connue, la cause est souvent longue à déterminer.

J’attire votre attention sur une cause rare, je l'espère, mais en tout cas grave.
Il y a quelques années, suite à des douleurs sciatique et dorsale qui duraient anormalement longtemps et qui ne cédaient ni aux antidouleurs ni aux anti-inflammatoires, j’ai consulté un rhumatologue qui m’a prescrit des analyses. Entre autre, calcémie et pic monoclonale. Le jour même des résultats j’ai été admis en urgence à l’hôpital car je souffrais d’un Myélome (cancer qui entre-autre attaque la moelle osseuse et provoque des douleurs importantes dans la colonne vertébrale). L’augmentation de la calcémie due au passage de calcium dans le sang est en outre dangereuse pour le cœur. 

 Donc, en cas de doute, je vous suggère de poser la question à votre médecin.

 Au niveau symptômes, ce sont principalement les douleurs au niveau vertébral, sciatique, cotes... Autrement, la fatigue pourrait en découler. En particulier si beaucoup de calcium est passé dans le sang ce qui peut poser des problèmes urinaire, cardiaque et de l'ostéoporose.
On peut trouver sur le net des infos complémentaires. Par exemple sur
http://sante.canoe.ca/condition_info_details.asp?disease_id=304#Symptoms

Bien entendu la majorité d'entre eux n'ont rien à voir avec un myélome, mais il vaut mieux s'en assurer car, en la matière, attendre peut être dangereux.

Si les analyses sont négatives on peut se traiter avec diverses techniques.

Mais si la durée est anormale et que l’on n'a pas entretenu le mal (faut être sage) il faut demander des analyses pour savoir ce qu'il en est, surtout si la colonne vertébrale est en cause.

Si la cause vient des AM, il faudrait revoir tout ce qui concerne le hara (placement du bassin, marche et actions à partir du ventre etc.)
http://mawashido.free.fr/page2.html et la suite.
Une meilleur connaissance des postures serait bien utile également.
http://mawashido.free.fr/dynaind.htm

Si vous avez des problèmes de paresthésie (aux pieds ou mains) résultant des problèmes vertébraux ou de traitement il faut consulter un neurologue rapidement.
Un lien vers une discussion sur le sujet.
http://forum.doctissimo.fr/sante/handicap/paresthesies-sujet_324_1.htm
Le site
http://ameli-direct.ameli.fr/
Permet de trouver tous les neurologues des environs, savoir s'ils prennent ou non le carte vitale, leurs tarifs et adresse, n° tel etc.
Pour des info sur les médicaments prescrits
http://www.sante.gouv.fr/medicaments,1969.html
est récent mais les info données sur les médicaments qui y sont pour l'instant sont très complètes.

Pour les douleurs en sciatique puis lombalgique, la marche avec le ventre (hara...) m'a permis de me déplacer alors que la marche normale était trop douloureuse. Continuer à marcher est très important car en marchant insuffisamment pendant les périodes douloureuses on peut avoir des problèmes de thrombose avec piqure tous les jours dans le ventre et bas de contention. Donc attention.
Les problèmes de dos nécessitent des démarrages en douceur c’est pourquoi, tous les matins et quand j'ai mal, assis au pied du lit ou WC (faut pas rire) je fais de petits mouvements circulaires du bassin (très court bien entendu) G/D/G etc. Ensuite cercles verticaux de la tête, puis G/D et enfin avancée du menton et recul (un peu comme les canards ou les oies je ne sais plus. Ensuite j'empaume ma nuque d'une main et tout en refermant mes doigts je penche la tête en avant, je la redresse et je recommence 7 fois en déplaçant ma main à chaque fois. Idem en tournant la tête du côté des doigts. Puis de l'autre main. Ensuite rotation des épaules mains sur les cuisses puis élévation des épaules et surtout abaissement un peu forcé. Quand j'ai mal aux lombaires je pose mes mains sur mon bureau, légèrement penché, et je fais de petits mouvement avant, arrière du bassin, très doux et sans forcer bien entendu.

Il faut également voir comment on utilise son corps au quotidien. En particulier quand on se penche et se redresse. Quand on marche ou soulève quelque-chose. Si tout est bon, tout part du Hara. Si le dos et les épaules provoquent le mouvement "danger". Le pire est le célèbre "coup de rein" qui met le dos en danger. Au lieu  d'essayer de se redresser en utilisant son dos, il vaut mieux avancer le hara pour le replacer sous les épaules. De même pour se redresser  après  s'être penché  ou  pour se préparer à soulever un poids... Pensez toujours hara en premier.

Et au travail ? Ergonomie du poste de travail (en particulier informatique, voir sur internet, beaucoup de doc). J'ai passé beaucoup de temps à réorganiser les bureaux de mes collègues pour leur éviter des problèmes. C'est souvent l'horreur.
Quand j'étais en crise j'ai été très à l'écoute de mon corps et j'ai pu sélectionner entre ce que je pouvais faire sans déclencher la douleur ou en la réduisant (souvent manière d'utiliser mon corps) et ce qui la déclenchait.
Je ne sais pas quel AM vous pratiquez, mais en karate par exemple, il y a beaucoup d'erreurs (postures mal comprises, forme de mouvements (lignes brisées, mouvement syncopés...) techniques suivant de mauvaises trajectoires, non conduites par le hara, frappe dans le vide...
En musculation, quand on a des problèmes de dos, il vaut mieux travailler uniquement avec les appareils guidé en évitant les charges trop importante sur les vertèbres (en outre si l'on doit lâcher en cas de douleur on évite l'accident). Il faut en tout cas être très progressif et écouter son corps.

Pas d'abdominaux allongés. Assis en machine ou avec appareils type bullworker ok. On peut utiliser la marche avec le ventre sans problèmes, pour muscler abdominaux et obliques. Il faut penser à placer son bassin et à pousser vers le haut avec ta tête (repousser le ciel). Un travail plus efficace se fait en montée. En descente il ne faut pas se laisser entrainer, on doit rester parfaitement vertical et se servir du hara pour contrôler le déplacement.

Voici enfin quelques idées complémentaires destinées à éviter d’entretenir certaines douleurs ou de les déclencher :

 Un point important.

Souvent la douleur due à la sciatique provoque une contraction du pyramidal. Inversement, cette douleur du pyramidal, en provoquant la contraction, entretien la sciatique.
Donc, pour s'en sortir il faut masser le pyramidal (massage du fessier en profondeur, mon kiné avait utilisé son coude), placer correctement le bassin et utiliser la marche avec le ventre (une partie du travail des fessiers lors de la marche est transférée vers les muscles de l'abdomen réduisant leur contraction) et étirer le pyramidal.
http://entrainement-sportif.fr/sciatique-course-a-pied-etirement-pyramidal.htm
http://mawashido.free.fr/hara3.htm
http://mawashido.free.fr/quotidien.htm

POSTURES ET KATA

 

Certains pratiquants ou enseignants s’imaginent que l’on peut remplacer des postures dans les kata sans nuire au kata ni en modifier le bunkai. C’est le cas avec Fudo-Dachi remplaçant Zen-Kutsu ou Ko-Kutsu-Dachi.

Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Par exemple, si l’on remplace Zen-Kutsu par Fudo-Dachi dans Oie-Zuki, la technique sera moins rapide (le poids du corps n’étant pas sur la jambe avant au départ), aura moins de portée et moins de pénétration (le poids du corps n’étant pas transféré sur la jambe avant à la fin) et pour une série d’Oie-Zuki, le suivant sera plus lent.

 

De même, si l’on remplace Ko-Kutsu par Fudo-Dachi, on change également beaucoup de chose dans le kata. Par exemple, lorsque vous avancez sur Tori, avec l’intention de le frapper d’un Uchi. S’il tente de vous frapper sur le début de votre action vous devez modifier votre technique en défense ici en Shuto-Uke, mais vous devez également modifier votre posture en stoppant en Ko-Kutsu (vous étiez en train de poser le talon en Ko-Kutsu (2e forme) vous reculez alors la hanche pour passer en Ko-Kutsu (1er forme) talon levé, en parant.

Si vous poursuivez en passant en Fudo-Dachi (de Ko-Kutsu (2e forme) à Fudo-Dachi) votre corps continu à avancer et votre bassin tourne à l’opposé de votre Shuto-Uke. Donc moins de temps pour réagir, moins de puissance dans la technique pour autant que vous réussissiez néanmoins à parer son attaque.


« Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt. »

Comment ce vieil adage chinois peut-il s’appliquer à notre art ? Faut-il regarder le doigt du maître, ce qu’il désigne (la lune ?) ou « l’autre » ?

(plus sympa sous cette forme « Quand le maître désigne la lune, l'élève regarde le doigt. »)

Si vous regardez la Lune, c’est bien gentil mais, quel intérêt pour nous ? A part distraire notre attention bien entendu.

Le doigt de notre maître, pas vraiment intéressant, non ?

Le vrai problème, dans les deux cas, c’est que l'on a regardé trop tard. Par manque de concentration ou d’attention l’élève a raté ce qu’il aurait dû voir, c’est-à-dire l’ensemble des actions qui ont amenées le doigt du maître de sa position d’origine à la position finale. Et pourtant c’est bien ce que nous voulons (devons) apprendre, comprendre et sentir. Comment progresser si l'on ne voit qu'une partie des techniques ?...


HARA et PANTHOGRAPHE

Un pantographe est un instrument de dessin, formé de tiges articulées qui permet de reproduire (en plus grand ou petit) un modèle en utilisant les propriétés de l'homothétie pour conserver les proportions entre l’original et la copie.

A l'extrémité d'une des règles le composant se trouve une pointe qui parcourt les traits du dessin à reproduire, tandis qu'un crayon fixé à l'extrémité d'une autre branche, trace ces traits, en petit ou en grand, sur le plan, sur lequel on veut le reproduire…

De même, avec le centre du hara (la pointe en question), on va décrire la trajectoire qui va permettre au membre ou aux membres de décrire la même trajectoire dans l’espace pour exécuter la technique à grande échelle. Ainsi, si votre hara « dessine » la trajectoire de mawashi-zuki, le bras exécute mawahi-zuki. Pour cela il faut bien entendu connaître cette trajectoire et que les membres soient relaxés.


REMARQUE SUR LES POSTURES BASSES

Les postures basses viennent du fils de maître Funakoshi qui, étant malade, a voulu "brûler les étapes". Les jeunes karateka de l'époque l'ont suivi dans cette démarche et transmis cette manière de travailler.
Les postures basses permettent de travailler les muscles des jambes et d'assouplir à court terme. Comme il savait qu'il allait mourir jeune, il ne s'est pas préoccupé de l'avenir de ses articulations qu'elles mettent en danger.
L’ennui, c’est que les postures basses, de même que les hautes, n’existent pas. A l’origine les maîtres ont décomposé la marche (normale et diverses formes de déplacement) et en ont nommé les diverses phases. A partir de cette étude sont apparues ce que l’on appelle des postures.
Une posture est donc normalement à hauteur « normale ». Ensuite, avec de la pratique et le hara participant aux déplacements, ont peut être amené à faire de grands pas pour porter des attaques à distance. A ce moment les postures, correspondant à de grands pas, seront plus basses au fur et à mesure de la progression.  Mais en dehors de ces attaques à distance (oie-zuki en général) il est inutile de forcer les postures d’autant plus que bien souvent les postures basses handicapent le travail du hara.


DEPLACEMENTS (UNSOKU)

Bien que l’on décrive les différents types de déplacements en parlant de jambe ou de pied, ce n’est valable que pour un premier contact. Il faut dès que possible exécuter vos déplacements à partir d’une action (ou plusieurs actions) du ventre. C’est à cette seule condition que vous pourrez coordonner vos déplacements et vos techniques avec la force du ventre.

Une erreur commune est de croire qu’un pas débute par un déséquilibre. Au contraire, il commence par une prise d’équilibre en transférant le poids sur la jambe d’appui d’où l’existence de postures telles que Nekoashi-Dachi...

 

Maintenant quelques déplacements à partir desquels il faudra appliquer le ventre.

Par exemple, pour Ayumi-Ashi, il faut projeter en ligne droite la hanche correspondante (en fait la pointe de l’os iliaque pour les puristes) vers la cible.

Ayumi-ashi ou De-Ashi : marche ordinaire, où les jambes se déplacent vers l'avant alternativement utilisée pour Oie-Zuki par exemple.

Chakuchi-ashi : pas où un pied prend la place de l'autre

Fumi-ashi : pas avec changement de pied, piétiner

Fumikomi-ashi : pas en avant en frappant du pied

Hiraki-ashi  : Déplacement des pieds en ouverture droite (pied droit devant pied gauche) ou gauche (pied gauche devant pied droit), pour l'esquive ou l'attaque latérale.

Mawari-ashi : déplacement tournant autour du pied avant.

Nami-ashi  : se déplacer avec des pas glissant doux.

Okuri-ashi : déplacement glissé des pieds, le pied droit restant devant gauche, le pied gauche devant se ramener instantanément dès l'avancée du pied droit. Pour avancer, c’est le pied qui se trouve devant qui bouge en premier. Pour reculer c’est le pied qui se trouve derrière qui bouge en premier.

O-mawari-ashi : mawari-ashi sur 180°.

Suri-ashi : tirer le pied arrière, pas avec la jambe avant (pas glissé).

Tenkan-ashi : rotation du corps sur pivot des deux pieds.

Tobi-ashi : avancer d'un pas en sautant

Tsugi-ashi: pas chassé, ramener le pied arrière à la hauteur du pied avant et déplacer le pied avant vers l'avant.

Ushiro-mawari-ashi : déplacement tournant autour du pied arrière.

Yori-ashi: Pas glissé : avancer le pied avant en poussant sur le pied arrière.

LES SENS ET LE KARATEKA

Certains de nos sens doivent être toujours en éveil, mais surtout doivent être préservés.

Par exemple, l’ouïe. En effet, quand vous vous déplacez en extérieur, il est indispensable d’entendre le plus tôt possible l’arrivée d’un danger, qu’il s’agisse d’un véhicule, mais également d’un adversaire potentiel. Pour cela il faut bien entendu être attentif, mais surtout ne pas avoir les oreilles couvertes par un casque avec lequel vous écoutez de la musique à plein volume. La mode des walkmans avait déjà commencée à saboter nos tympans et ça continue avec les smartphone. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à s’appareiller si l’on souffre de déficience auditive pour ces raisons.

La vue, également est fondamentale. Plus vous percevez tôt un danger, plus vous aurez du temps pour réagir.

Bien entendu, vous aurez en permanence votre vision à 180°. Ok, mais si vous regardez près de vos pieds vous ne pourrez anticiper et analyser des problèmes se profilant au loin (idem en utilisant un smartphone ou une tablette). Il faut donc regarder loin devant soi tout en conservant un regard à 180°. Ainsi, une bonne vue est indispensable à distance (voir avec son ophtalmologiste) mais bien entendu, avoir constamment un esprit alerte et en alerte, est toujours essentiel. Il est beaucoup plus efficace de d’analyser un danger se profilant à 100 ou 200 m que si l’on est surpris en tombant le nez dessus.

Remarque : La nuit, sous l’éclairage public, il est bon d’observer notre ombre. En effet, si elle se trouve accompagnée d’une ombre différente, il ne faut pas hésiter à modifier notre axe de déplacement par pas de côté, pivot, marche pivotée pour s’assurer qu’elle n’a pas pour origine un adversaire potentiel.

Dans la rue, lorsque l’on va croiser un homme, il faut à la fois modifier discrètement notre trajectoire, si nécessaire, de manière à passer à distance, correcte, pour pouvoir éviter une attaque de sa part. Ensuite, il faudra le suivre du regard (et de l’ouïe) jusqu’à ce qu’il soit à distance neutre. De cette manière vous pourrez éviter une attaque surprise de sa part.  


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