EXECUTION DES KATA DE BASE
|
Lorsque vous exécutez
un Kata, vous devez faire sentir la présence de vos adversaires. Pour
cela vous devez les voir réellement, ce que seule une connaissance
approfondie du Bunkai peut permettre. Le regard, l'expression de votre
visage, les variations de tempo, le rythme de vos mouvements, les
mouvements lents... seront justes car votre esprit le sera.
Vous pouvez, dans ce but, vouloir les travailler avec partenaires de
manière à en conserver la vision, lors de la pratique en solitaire.
Cependant, bien que possédant le bon Bunkai, grâce à ce site, il se
peut que vous rencontriez certains problèmes au cours de cet exercice.
Vous devez vous souvenir qu'à l'époque où ces Kata furent créés les
postures étaient très hautes d'où problèmes de distance causés par
l'utilisation de postures basses. En outre, il est fort probable que la
forme de la posture que vous utiliserez ne sera pas la bonne (voir postures et jeu de jambes).
D'autre part, si votre technique en est restée à sa forme de base,
certains enchaînements vous paraîtront impossibles à réaliser. La
partie consacrée à la technique, vous permettant d'accéder à la
véritable technique, résoudra rapidement ce problème.
Par contre, si votre technique a évolué, vous vous rendrez compte
que le temps d'attaque adverse est fondamental. S'il est incorrect, le
Kata devra se modifier de lui-même pour en tenir compte. C'est alors
qu'il devient combat.
Il n'est pas évident d'exécuter un Kata complet avec partenaires
en appliquant la technique prévue car il est difficile de trouver des
partenaires capables de percevoir le temps d'attaque correct.
Toutefois, cela n'a pas d'importance car le but d'un Kata n'est
pas d'être travaillé avec partenaires. Il sert principalement à faire
évoluer l'esprit et la technique de celui qui a su en résoudre le
Bunkai et c'est en cela qu'il est irremplaçable.
Remarques :
CONSEILS CONCERNANT L'EXÉCUTION DES KATA
A. Salut
Face
au nord (on ne commence jamais un combat face au soleil, donc cette
orientation est la plus favorable), vous vous tenez bassin placé, pieds
joints, pointes de pieds écartées, bras
le long du corps, paumes tournées vers les cuisses. Pour saluer,
inclinez légèrement le buste, en reculant votre hara (le mouvement est
commandé par votre ventre, il ne faut donc pas avancer les épaules mais
bien reculer le ventre). Votre tête se redresse légèrement de manière à
ne pas perdre de vue vos adversaires. Après avoir salué, redressez-vous
en replaçant
votre bassin (le mouvement se fait encore avec votre Hara) puis passez
en Yoi en écartant
d'abord le pied gauche puis le droit tout en faisant un mouvement
semblable à un double Gedan-Barai pour amener vos poings fermés devant
vos cuisses tout en plaçant votre bassin. La différence est que vos
mains seront plus près de vos
cuisses que pour cette technique (c'est le placement du bassin qui
commande).
Attention : l'inclinaison
du buste ne se fait jamais en avançant les épaules. Le mouvement part
toujours du ventre. Il faut donc reculer légèrement le bassin, dos
droit, de manière à ce que le haut du corps avance légèrement. Ainsi,
le corps est parfaitement équilibré. Ceci est également valable, à
chaque fois que vous vous penchez en avant aussi bien au karate qu'au
quotidien. Pour se redresser, c'est à nouveau le fait de replacer le
bassin qui produit l'action.
B. Yoi
On place les poings à environ 5 cm du haut des cuisses, en avant, paumes dirigées vers celles-ci. Les yeux sont dirigés droit devant (regard à 180°), le menton rentré, les épaules basses et relaxées. Le placement du bassin met le bas de l'abdomen sous très légère tension, place les genoux et les orteils en position (ils pointent, un peu, vers l'extérieur). Les talons sont à environ une largeur de hanche.
Il semble intéressant de considérer Yoi comme une posture de Zen debout. Régularisez votre souffle, enfoncez-le dans votre hara, sous le nombril. Relaxez votre corps et calmez votre esprit. Préparez-vous mentalement en ayant à l'esprit les concepts corrects (attention, lorsque vous commencerez les mouvements du Kata, l'action ne doit pas troubler le calme de votre esprit). Prenez le temps de vous préparer. Cherchez vos adversaires avant de commencer puis faites face à celui qui va attaquer.
Attente sans but (ne pas chercher à prévoir, être prêt).
Ecoutez intensément.
Note : Puisque vous ignorez ce qui va suivre, inutile de vous pencher dans une direction ou une autre comme un coureur. Vous devez être parfaitement équilibré pour pouvoir partir dans n'importe qu'elle direction.
Cependant, dès que vous avez pu voir quel adversaire va attaquer le premier, vous devez ajuster votre poids sur un pied ou l'autre en fonction de l'évolution de la situation.
Elle
doit être discrète. Inspirez par le nez, expirez par la bouche, dents
serrées (machoires relachées), lèvres à peine entrouvertes, sauf au
moment du Kiai.
Vous devez enfoncer votre respiration sous votre nombril, refoulant
votre diaphragme vers le bas (la respiration haute ne sert que pour les
coups de pied sautés). Inspiration et expiration s'exécutent à l'aide
du diaphragme.
Ne soyez pas tendus et pratiquez en coordonnant respiration et action.
- Les mouvements de votre bassin sont coordonnés avec la respiration profonde dans votre hara.
- On inspire :
- Attaquez lorsque vos poumons sont pleins en chassant l'air. Cette expiration doit être courte car la contraction l'est aussi. Au Kime, pratiquez un blocage respiratoire avec rétention basse pour asseoir vos bases (sensation). Ensuite, achevez de vous vider par une expiration totale plus lente. Si vous manquez de temps, inspirez immédiatement sans finir de vous vider ou chassez l'air très vite.
- La respiration est liée au rythme imposé par le Kata en fonction de son Bunkai, donc liée au rythme du combat.
Inspiration. |
Expiration. |
Kime |
Fin |
Nasale. Rapide. Silencieuse. |
Buccale. En accélération. |
Blocage. |
Finir de se vider ou inspirer. |
- On peut
• inspirer au début de l'enchaînement puis expirer brièvement chaque fois que l'on exécute une technique.
• inspirer sur un blocage et expirer sur l'attaque.
• Respirer normalement sans temps d'arrêt.
1) I longue, E égale. 2) I longue, E courte. 3) I courte, E longue. 4) I courte, E courte.
• Respirer avec rétention d'air.
1) I, rétention (contraction), E. 2) E, rétention, I ou 3) I.E par à-coups sur plusieurs temps d'un Kata.
Mais généralement les enchaînements blocage/attaque se font sur une seule expiration en un mouvement continu.
La respiration ne doit cependant pas être le résultat d'une volonté, mais la conséquence de l'exécution correcte du Kata, due à une juste compréhension.
Note : Des indications concernant les temps respiratoires sont données avec les Kata, cependant le principal est de se sentir à l'aise. La respiration doit être aisée et libre. On ne doit jamais être essoufflé.
- Le regard est horizontal, le champ visuel le plus large possible. On ne doit rien fixer de précis (attention ne baissez pas les yeux lors des pivots, des blocages tels que Jodan-Age-Uke ou des Kiai).
En avançant, on utilise Ko-Kutsu (2e forme). En reculant, on utilise Ko-Kutsu (1re forme).
POSTURES HAUTES ET BASSES
DANS LES KATA
Lorsque après
Oie-Zuki gauche, on pivote dans le sens inverse
des aiguilles d’une montre de 90°,
Donc,
si vous voulez faire votre propre Bunkai, je vous
conseille d’en tenir compte.
LES
PIVOTS DANS LES KATA
Suivant
la situation le
type de pivot à utiliser sera différent.
Si
dans shodan, en garde à
droite, tu te retournes sur l’intérieur (coté plexus, SIA) cela
signifie que
ton adversaire entre à distance de combat ou, à la rigueur, est à
distance de
combat mais n’a pas débuté son action.
Si
tu pivotes dans le sens
inverse (comme dans le kata) cela signifie que tu n’as aucun adversaire
à
distance de combat et que tu profites de cet pause pour faire un tour
d’horizon
dans le but de situer tes adversaires, respirer et repenser ta
stratégie.
Si
un adversaire a débuté
son attaque tu dois pivoter dans le sens des aiguilles d’une montre sur
le pied
droit de manière à esquiver son attaque en t’éloignant de sa ligne
d’attaque.
Ce pivot doit se poursuivre jusqu’à acquérir un angle par rapport à
celle-ci
pour avoir une ouverture pour la contre-attaque.
- Les combinaisons blocage/attaque doivent être portées dans un seul mouvement (déplacement continu du corps) et dans une seule expiration.
- Chaque fois que la même technique est exécutée trois fois de suite, en poursuite ou sur place, il faut qu'il y ait des variations de vitesse et de force dans l'exécution. Plus de force et de vitesse, dans la première et la dernière, et relativement moins dans la seconde. Dans la troisième, on doit avoir l'impression d'asseoir encore plus fermement ses bases.
Remarque : La première technique, suivant généralement une parade, est une attaque franche destinée à abattre l'adversaire. S'il la pare, on attaque à nouveau en cassant le rythme par un ralentissement, puis on explose dans la troisième technique avec Kiai dans le but de le surprendre pour en finir.
Dans les Kata, les techniques sont visibles mais stratégies et tactiques restent cachées. Pour progresser, il faut de l'intelligence, la simple répétition est insuffisante. Il faut d'abord rechercher la signification de chaque mouvement. Chaque geste doit être pensé par rapport au déroulement du Kata ainsi qu'en lui-même. Essayez de comprendre le message de son créateur. Vous devez essayer de lire entre les techniques. Cherchez à comprendre les aspects particuliers du Kata. Recherchez les cadences. Pensez qu'autrefois le sol était irrégulier...
Exemples :
- Une technique et l'Hikite suivant peuvent être liés par un Kake-Uke intermédiaire.
- Une parade poing fermé peut être le résultat d'un geste de saisie.
- Une parade peut être considérée comme tElle ou comme une attaque du membre adverse. Elle peut servir à exécuter un arm-lock ou un dégagement de saisie.
- Une combinaison parade/attaque peut être une projection.
- Une attaque peut être une parade (déviant l'attaque adverse de son axe). Elle peut être une esquive si l'on prend le déplacement en considération.
- etc.
1. Les mouvements du Kata, doivent être fluides et coulants. L'exécution doit être belle et rythmée. L'exécutant, plein de Ki, rayonne de puissance. Son corps et son esprit ne font qu'un. Sa respiration est continue, sans interruption. Il ne marque pas de pause entre ses mouvements, souples et relaxés.
2. Voyez vos adversaires, sentez les partir à l'attaque, défendez-vous comme pour sauver votre vie. Pour cela vous devez savoir qu'elles sont les attaques qu'ils vous portent (VII) et qu'elles sont vos intentions tactiques. Ecoutez intensément.
3. Cherchez à sentir
a) La puissance à mettre dans les techniques (la douceur ou la puissance dans l'application de la force à l'instant voulu).
b) L'extension et la contraction du corps (pivots et pour Ura-Zuki et Jodan-Age-Uke par exemple).
c) Les mouvements rapides et lents. Il faut se déplacer rapidement quand il le faut et ralentir si c'est ce qui convient.
d) Le passage sans heurt d'une technique à l'autre (courbes).
e) La maîtrise du centre de gravité (stabilité, usage du ventre).
f) Le style parfait dans l'exécution.
Remarque : Il faut exécuter les Kata très lentement (1 ou 2 mn) jusqu'à ce qu'on exécute parfaitement les techniques et les enchaînements. On doit penser alors à tous les détails. La force et la vitesse viendront de la compréhension et de la coordination.
Attention : Les clés pour l'interprétation d'un mouvement peuvent se trouver dans un autre Kata.
EN COMBAT, LES CRIS PEUVENT SERVIR:
LE KIAI
Il jaillit du tandem et s'extériorise directement sans articulation ni modulation. Concentré, bref et puissant, il doit être poussé d'emblée au maximum de son registre. Ne hurlez pas mais veillez à la plénitude de la voix (base grave).
Il faut y mettre tout son Ki, vouloir qu'il opère vraiment en l'accompagnant d'un regard aigu et ferme. En criant, il faut expirer violemment et brièvement, en partie seulement, en contractant les abdominaux et en projetant le hara en avant.
Il n'est efficace que s'il est lancé près de l'adversaire (0,8 à 1,5 m), lorsqu'il est en expiration ou quand il a une faille dans sa concentration.
- On le pousse donc :
• quand l'adversaire est en expiration.
• s'il y a une faille dans sa concentration.
• pour soutenir une attaque.
Dans le cadre d'un kata, il faudra rester en place 1 à 2 s, en régularisant votre souffle, avant de repartir après l'avoir poussé.
ENTRAINEMENT
Voir préparation physique, Kiai.
De même que pour le début
d’un kata, sa fin est souvent
erronée mettant ainsi le combattant en mauvaise situation. En effet, le
retour
en Yame suppose un état d’alerte et ne doit donc pas se faire
directement à
partir de la dernière technique car un kata n’est pas fini avant yasme.
Il ne
faut pas confondre compétition de kata et kata. Le kata prépare au
combat,
ainsi les erreurs commises dans l’exécution d’un kata, technique aussi
bien que
mentale, se paieront le jour où l’on en aura besoin en combat.
La seconde raison en est
que si l’on tient compte des
principes découlant de l’étude dynamique des postures on se rend compte
qu’entre la posture adoptée pour la technique finale et Yoi, une ou
plusieurs
postures devraient s’intercaler. Il n’y a donc aucune raison pour que
l’on
passe directement de ko-Kutsu à Yoi sans passer par Nekoashi-Dachi par
exemple.
Il ne faut pas oublier que le karate est un art martial, pas de la
danse.
Le Shuto-Uchi final est
délivré en Ko-Kutsu gauche à 2h
par rapport à la direction du Yoi. Pour passer du Ko-Kutsu à Yoi, il
faut
passer par Nekoashi-Dachi de manière à pouvoir à la fois pivoter sur le
pied
droit, en une posture forte, et être prêt à poursuivre le combat.
Passer
directement de Ko-Kutsu à Yoi montre une incompréhension, à la fois, du
kata et
des postures ainsi qu’une faille dans l’attention du combattant. Comme
toujours, le passage d’une posture à la suivante se fait avec le hara.
Le Jodan-Age-Uke final est
délivré en Zen-Kusuu gauche
à 2h par rapport à la direction du Yoi. Pour passer du Zen-Kutsu à Yoi,
il faut
passer par Fudo-Dachi, Ko-Kutsu puis Nekoashi-Dachi de manière à
pouvoir à la
fois pivoter sur le pied droit, en une posture forte, et être prêt à
poursuivre
le combat. Passer directement de Zen-Kutsu à Yoi pose les mêmes
problèmes que
précédemment.
Dans ce kata, les
difficultés commencent à partir du
Zuki Gauche. On ramène alors le pied droit près du gauche et on pivote
dessus
de manière à faire face derrière soi en Nekoashi-Dachi. Au moment
d’écarter le
pied pour passer en Yoi un adversaire tente de nous ceinturer sur les
bras par
derrière. Vous passez en alors en Kiba-Dachi
(en abaissant votre centre de gravité), en écartant le pied
gauche et en frappant simultanément avec Ushiro-Empi-Uchi gauche et Ushiro-Mawashi-Zuki
droit.
En glissant (Yori-Ashi),
renouvelez votre attaque
du côté droit (RMS).
Décalez alors le poids de
votre corps sur votre
jambe gauche (forme de ko-kutsu latéral puis ramenez le pied droit pour
passer
en Yoi.
Après le dernier Shuto en
Ko-Kutsu revenez en
Nekoashi-Dachi droit puis passez en Yoi en écartant le pied droit.
Après la dernière
technique en Ko-Kutsu revenez
en Nekoashi-Dachi droit puis passez en Yoi en écartant le pied droit.
Décalez alors le poids de
votre corps sur votre
jambe gauche (forme de ko-kutsu latéral) puis ramenez le pied droit
contre le
gauche dans la même position qu’au départ puis passez en Yoi.
Décalez alors le poids de
votre corps sur votre
jambe droite (forme de ko-kutsu latéral) puis ramenez le pied gauche
pour
passer en Yoi.
Décalez alors le poids de
votre corps sur votre
jambe gauche (forme de ko-kutsu latéral) puis ramenez le pied droit
pour passer
en Yoi.
En
pivotant, sur le pied droit, SA de 180°,
penchez-vous en avant et balayez avec le poing droit en Gedan-Kake-Uke
(IE). Vos
deux poings achèvent leur mouvement devant vos cuisses au moment où
votre pied
gauche s'arrête en Yoi (le corps se redresse à partir du
hara, en aucun cas à partir du dos).
Revenir
en
Nekoashi-Dachi gauche face au Nord puis joignez, lentement, le pied
gauche au
droit en ramenant vos mains dans la position d'origine puis passez en
Yoi.
Achevez
votre mouvement en Nekoashi-Dachi en bloquant
sa jambe avec Gedan-Teisho-Awase-Uke, dos droit mais un peu penché en
avant,
poids du corps un peu décalé dans cette direction. En replaçant votre
bassin en
avant redressez-vous en nekoashi-dachi puis passez en yoi en écartant
le pied
gauche.
A partir du
Oie-Zuki droit en zen-kutsu, retournez-vous
sur place en pivotant SIA en enchainant les postures jusqu’à
Nekoashi-Dachi
gauche puis écartez le pied gauche pour passer en Yoi. Décalez
alors le poids de votre corps sur votre
jambe gauche (forme de ko-kutsu latéral) puis ramenez le pied droit
contre le
gauche dans la même position qu’au départ puis passez en Yoi. Ramenez
lentement le pied gauche en Nekoashi-Dachi puis contre le droit dans la
position de départ puis, revenez en Yoi en écartant le pied. Suite vers
la deuxième partie Mawashi-Ryu-Karaté-Do
- Travail du ventre - Les
gardes - L'Art des courbes - Postures & déplacements - Les techniques - Les Kata
Traditionnels - Stratégie & Tactique
- Les Kata Mawashi - Vos
attentes